La maternité est-elle une aliénation ?

Publié le 4 Nov, 2021

Certaines femmes regrettent d’être mère (cf. Regret d’être mère, la fabrique d’un nouveau tabou. Explications.). Un constat qui est au cœur du livre de la journaliste Stéphanie Thomas, Mal de mères, récemment publié aux Editions JCLattès. Mais, déplore à son tour la journaliste Aziliz Le Corre dans une tribune publiée dans Le Figaro : « Si ces témoignages suscitent immédiatement l’empathie, l’on regrettera qu’ils transportent malgré eux une idéologie qui ne dit pas son nom, et qui veut qu’il n’y ait pas d’épanouissement possible dans la maternité ».

Les femmes du livre « aiment leur enfant, mais déplorent d’avoir endossé le rôle de mère. L’enfant n’est plus perçu que comme un boulet à leur cheville, et, puisqu’il faut trouver un coupable à leur souffrance, ce sera la société patriarcale et ses injonctions avilissantes ».

Pourtant, comme le rappelle Aziliz Le Corre, « c’est oublier que la maternité n’est pas une « institution », un cadre rigide et froid, dont les attributions seraient invariables, mais une aventure. Une rencontre pleine de surprises, un précipité d’incertitudes de laquelle découlent joies et peines ». Elle regrette que « sous couvert de construire un discours émancipateur, cette doctrine, défendue par certaines féministes, instrumentalise la souffrance intime de ces femmes et les rend prisonnières de leurs maux affectifs, qui peuvent, en réalité, avoir d’autres causes que le regret d’être mère ».

La journaliste estime que « ce regret provient aussi en partie d’un décalage entre une maternité fantasmée et la réalité » quand « le désir d’enfant tend à épouser des standards qui sont ceux de la consommation » qui déroute les promesses d’« une existence faite de satisfaction et du bien-être ».

Evoquant le « mystère de la génération », la journaliste conclut en citant le philosophe Martin Steffens pour qui devenir parent, « c’est comprendre que, cette vie reçue un jour qui est celui de ma naissance, je l’ai finalement jugée assez belle pour vouloir la donner, la transmettre, la partager ».

Source : Le Figaro, Aziliz Le Corre: « Quand un certain féminisme assimile maternité et aliénation » (02/11/2021) – Photo : Iuliia Bondarenko de Pixabay

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