L’extermination des animaux ou le suicide de l’homme – Danielle Moyse

Publié le 5 Avr, 2022

Des animaux et des hommes

Nous sommes ici conviés à une méditation sur les liens qui unissent les hommes au monde animal, et à une argumentation en défense de ce dernier placée sous le signe de la responsabilité, du respect pour toute vie et même de l’affection que méritent les espèces domestiques ou familières.

Danielle Moyse pousse plus loin le plaidoyer en avançant que la vision mécaniste de l’animal et son exploitation industrielle moderne sans considération pour ses souffrances fait le lit des grands massacres perpétrés au XXe siècle au cours des deux guerres mondiales et, hélas peut-être de ceux à venir ; en effet, une vision utilitariste et méprisante du monde animal conduit inexorablement, selon elle,  à une vision équivalente des peuples, en quelque sorte « massifiés ».

Danielle Moyse, qui est philosophe et enseignante ne se contente pas de dénoncer le traitement des animaux dans les abattoirs et les élevages industriels, bien connu et à l’origine d’émotion et de scandales suscités à juste titre par les médias. Elle nous propose d’approfondir, voire de renouveler notre regard sur les animaux en tant qu’êtres doués de sensibilité, et dont la profusion et la merveilleuse variété constitue un pilier irremplaçable (et menacé) des grands équilibres de la planète. Elle nous incite à nous émerveiller en convoquant des artistes comme le sculpteur Giacometti, le poète Paul Claudel ou encore l’écrivain Maurice Genevoix ; elle nous émeut en nous présentant l’expérience étonnante de l’actrice Anny Duperey, qui trouve un chemin de guérison de son traumatisme d’enfance à la faveur de l’irruption d’un chat dans sa vie. Pour notre auteur, les animaux proches de nous peuvent avoir, par un chemin affectif sensible, une influence non seulement apaisante, thérapeutique, mais aussi initiatique : en tant qu’êtres « animants » selon l’expression de Paul Claudel, ils nous révèlent en les incarnant le mystère et la beauté du monde.

Cet ouvrage vibrant et enthousiaste est d’une lecture riche, souvent convaincante. La sensibilité de l’auteur en matière de défense des animaux semble parfois approcher l’antispécisme, sans toutefois y adhérer. Responsable vis-à-vis des autres espèces, l’homme ne peut pas complètement se confondre avec elles.

Editions : le Cerf

Date de parution : septembre 2021

Nombre de pages : 252

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