Maladies du sang : 75 patients traités avec CRISPR depuis 3 ans

Publié le 20 Juin, 2022

Lors du Congrès de l’Association européenne d’hématologie la semaine dernière, des chercheurs américains ont présenté les dernières données du premier essai clinique CRISPR [1]. Lancé en 2019, il s’agit de tester une thérapie expérimentale de la béta-thalassémie et de la drépanocytose (cf. Guérir la drépanocytose avec CRISPR-Cas9 ? Une première patiente traitée aux Etats-Unis). Le traitement est développé par Vertex pharmaceuticals et CRISPR Therapeutics. Un temps appelé CTX001, il est désormais baptisé « exa-cel »[2]. Trois ans après les premières injections, les patients « montrent des avantages continus ». Les chercheurs se disent « enthousiasmés », mais ils doivent poursuivre l’étude de la durabilité de ces résultats.

Le traitement consiste à recueillir les cellules souches hématopoïétiques dans le sang du patient ; une modification génétique est effectuée à l’aide de CRISPR dans ces cellules, qui sont ensuite réinjectées au patient.

75 patients ont été traités depuis 2019. Sur les 44 patients atteints de béta-thalassémie, 42 n’ont plus eu besoin de transfusion ; de leur côté les 31 patients atteints de drépanocytose étaient exempts de crises vaso-occlusives après le traitement. Deux des patients atteints de béta-thalassémie ont présenté des effets indésirables graves « potentiellement liés au traitement ». Les données, qui n’ont pas encore été publiées, montrent un maintien de l’efficacité du traitement dans le temps.

Les entreprises Vertex et CRISPR Therapeutics comptent soumettre une demande de mise sur le marché de leur thérapie à la FDA d’ici la fin de l’année.

Complément du 27/06/2022 : Au vu des résultats sur les personnes âgées de 12 à 35 ans, l’essai est étendu aux enfants de moins de 12 ans. L’objectif est de les traiter « suffisamment tôt pour éviter que ces maladies héréditaires ne leur causent des dommages durables ».

Complément du 08/12/2022 : La société Editas s’est aussi attaquée à la drépanocytose. Le traitement, EDIT-301, conçu pour modifier les régions de deux gènes impliqués dans la maladie, a été administré à deux patients. Après cinq mois, les taux d’hémoglobine du premier patient ont augmenté, dépassant le niveau nécessaire pour supprimer la falciformation. Chez les deux patients, la thérapie semble jusqu’à présent être généralement bien tolérée.

[1] désormais en phase 3

[2] exagamglogene autotemcel

Sources : Medical Xpress (14/06/2022) ; New Atlas (19/06/2022) ; New Scientist, Michael Le Page (16/06/2022) ; Biopharmadive, Kristin Jensen (07/12/2022)

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