Susan Sullivan, une britannique porteuse de trisomie 21 âgée de 56 ans, est décédée du Covid-19 au mois de mars 2020. En recevant son dossier médical un an après, ses parents, John et Ida Sullivan, se sont interrogés sur sa prise en charge.
Admise le 27 mars à l’hôpital, un médecin recommandait dans le « plan de traitement » de Susan de considérer une prise en charge dans une unité de soins intensifs, « si son état ne s’améliore pas ». Mais bien que « son taux d’oxygène ait baissé et que son état se soit détérioré », elle n’a pas été transférée. Les dossiers de l’hôpital indiquent que son transfert en soins intensifs a été refusé « en raison du syndrome de Down et de comorbidités cardiaques ». Un stimulateur lui avait été implanté à l’âge de 16 ans. Un système « préventif » affirment ses parents.
Par ailleurs, « un plan de traitement indiquant qu’elle ne devait pas être réanimée mentionne également son handicap ». Pourtant, en l’absence de directives et interrogée par l’ambulancier qui est venu chercher Susan à son domicile, sa mère avait indiqué sa volonté qu’elle soit réanimée. « Pour moi, ça ne peut pas être plus clair, a déclaré le père de Susan : ils n’ont même pas essayé. »
Un cas isolé ?
L’année dernière, un rapport du Learning Disabilities Mortality Review Programme a révélé que « près de la moitié des personnes décédées à cause du Covid-19 n’avaient pas reçu un traitement suffisant, notamment en raison de problèmes d’accès aux soins ». Des faits réfutés par le gouvernement britannique et le NHS.
Le Royal Free London NHS Foundation Trust a déclaré qu’il prenait « très au sérieux » ces préoccupations. Il a invité la famille de Susan à déposer une « plainte officielle ». John et Ida espèrent que l’enquête leur permettra « d’obtenir des réponses ».
Source : The Guardian, Shanti Das (10/07/2022)