Euthanasie en Belgique : de l'”acte exceptionnel” à la “banalisation”

Publié le 16 Sep, 2022

Alors que l’euthanasie devait être « un acte exceptionnel », le professeur Benoît Beuselinck, oncologue belge, note qu’en 2019, le nombre de cas a atteint 2700 en Belgique pour une population de 11 millions d’habitants, soit un décès sur 40. Mais en réalité tous les actes ne sont pas déclarés, affirme le médecin. Ainsi, un décès sur 25 fait suite à une euthanasie. Il ajoute que « dans 16% des cas, l’euthanasie n’est pas faite en situation terminale ».

Un acte banalisé

Vingt ans après la dépénalisation, l’euthanasie figure sur le dépliant sur la fin de vie donné par l’hôpital. Et aussi sur « le formulaire que vous remplissez à l’entrée dans un Ehpad, précise-t-il. C’est mis sous votre nez sans le demander ».

Une « banalisation » de l’euthanasie qui n’est pas toujours bien vécue par les soignants, témoigne le professeur. Certains ont l’impression de faire « le travail des pompes funèbres ».

Les soins palliatifs en péril

Le professeur Beuselinck s’inquiète sur l’avenir des soins palliatifs. Il craint « que les unités de soins palliatifs se transforment en “maisons d’euthanasie” ».  Il constate que « certains patients redoutent les soins palliatifs par peur de l’euthanasie ». « Les gens commencent à penser qu’il faudra un jour choisir entre souffrir horriblement et demander l’euthanasie », regrette-t-il.

« J’ai l’impression que nous remplaçons petit à petit le soin et l’accompagnement par la mort, et la solidarité par l’autonomie », déplore l’oncologue. Il invite les Français à « préserver l’authenticité des soins palliatifs ».

Source : Le Quotidien du médecin, Charlène Catalifaud (16/09/2022) – Photo : iStock

Partager cet article

Synthèses de presse

Passeport
/ Fin de vie

« Tourisme du suicide » : une infirmière suisse condamnée

L’infirmière a agi « pour des motifs égoïstes » considère le tribunal ...
Ils croient avoir surpris la mère porteuse en train de boire un verre d’alcool et la forcent à avorter
/ PMA-GPA

Ils croient avoir surpris la mère porteuse en train de boire un verre d’alcool et la forcent à avorter

Après avoir « fait fortune dans l'immobilier et pris une retraite anticipée », un couple américain s'est installé dans les ...
Une start-up américaine propose de trier les embryons en fonction de leur QI
/ Diagnostic préimplantatoire

Une start-up américaine propose de trier les embryons en fonction de leur QI

Heliospect Genomics a mis au point une méthode de « prédiction génomique » visant à déterminer la « valeur génétique » des embryons pour ...

 

Textes officiels

 

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres