Pays-Bas : plus de recours à l’euthanasie pour les personnes riches et en bonne santé ?

Publié le 25 Jan, 2021

Aux Pays-Bas, le nombre d’euthanasies augmente depuis 2006, atteignant 6361 en 2019, avec un rapport de un à sept entre les différentes régions du pays, selon l’analyse des données de l’assurance maladie publiée dans la revue BMJ Supportive & Palliative Care. L’euthanasie représentait 2% des décès en 2002, le taux est passé à 4% en 2019. Les chercheurs ont examiné les euthanasies pratiquées par « les médecins de famille » entre 2013 et 2017, soit 85% des euthanasies. Ce qui représente 25 979 demandes.

Les ratios d’euthanasie, c’est-à-dire « la proportion de cas d’euthanasie par rapport à l’ensemble des décès », sont très contrastés entre les trois grandes villes du pays. A Amsterdam, le ratio est de 12% à 14,5% supérieur à celui de Rotterdam où il s’établit aux environs de 6%. A La Haye, le ratio est passé de 7,5% à 11%. Et le taux observé dans les villes où on compte le plus d’euthanasie est 25 fois supérieur à celui observé dans les villes où on en dénombre le moins. Parmi les facteurs explicatifs de ces disparités, on identifie « l’âge, la fréquentation des églises, l’orientation politique, les revenus, l’évaluation subjective de la santé et la disponibilité des bénévoles de la communauté ».

Moins d’euthanasies avec un accompagnement

Ainsi, « les opinions politiques progressistes sont associées à des taux d’euthanasie plus élevés, tandis qu’un pourcentage plus élevé de bénévoles est lié à des taux plus faibles ». Par ailleurs, « des taux d’euthanasie plus élevés sont également associés à un revenu plus élevé des ménages et à une bonne santé mentale et physique déclarée » selon les chercheurs.

L’entreprise suisse Pegasos, affiliée à Exit International (cf. XXXXXX), s’adresse à cette clientèle, lui promettant « des délais d’attente plus courts et moins de paperasserie ». Selon magazine néerlandais Trouw, il s’agit de « la seule des six organisations suisses d’aide à la mort à fournir également une assistance au suicide à ceux qui sont “fatigués de la vie”, âgés de plus de 70 à 75 ans et qui ne sont pas gravement malades » (cf. xxxxxx), contournant « l’exigence suisse de “souffrance insupportable” » en se référant seulement à « la parole du patient lui-même » sans exiger de « certification médicale ».

La prise en compte des facteurs identifiés n’a pas permis aux chercheurs d’expliquer les différences géographiques qui demeuraient. Pour eux, « la partie inexpliquée des variations peut inclure la possibilité qu’une partie de la pratique de l’euthanasie doive être comprise en termes de sous-utilisation, de sur-utilisation ou de mauvaise utilisation ».

 

Source : BioEdge, Michael Cook (24/01/2021)

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