Des chercheurs de l’université de l’État de Washington ont découvert que la méiose, le processus de division cellulaire à l’origine de la production des gamètes, ne se passe pas toujours comme prévu pour les ovocytes. Selon les résultats de l’étude publiée dans l’American Journal of Human Genetics[1], les ovocytes issus de la méiose présentent « un nombre déséquilibré de chromosomes environ sept pour cent du temps ». Un constat qui remet en cause l’idée selon laquelle l’âge de la mère est « une cause essentielle d’anomalie chromosomique ».
« Nous savons depuis longtemps que plus la mère est âgée et plus la probabilité de produire des ovocytes anormaux sur le plan chromosomique est élevée, mais cette observation démontre que de nombreuses erreurs chromosomiques n’ont rien à voir avec l’âge maternel, affirme le professeur Terry Hassold, responsable de l’étude. Il s’agit plutôt d’erreurs qui sont extrêmement courantes dans notre espèce, pour des raisons qui ne sont pas claires. »
Les chercheurs sont parvenus à ces conclusions à partir de l’examen de 7396 ovocytes provenant de 160 échantillons de tissus d’ovaire fœtal. Les chercheurs envisagent à présent de travailler à identifier les « variantes génétiques susceptibles d’influer sur la probabilité d’avoir des chromosomes sans échange » dans les gamètes.
NDLR : Pour cette recherche, les scientifiques ont utilisé 160 ovaires fœtaux obtenus à partir d’avortements pratiqués au San Francisco General Hospital Woman’s Options Center, ou dans des cliniques associées au Birth Defects Research Laboratory à Seattle. L’âge gestationnel des fœtus avortés variait de 15 à 24 semaines, l’âge maternel de 18 à 42 ans. L’utilisation de fœtus avortés pour mener des recherches est problématique d’un point de vue éthique.
Source : BioNews, Dr Marieke Bigg (14/12/2020)
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[1] Failure to recombine is a common feature of human oogenesis, Terry Hassold et al. https://doi.org/10.1016/j.ajhg.2020.11.010
