« Comment les découvertes en génétique peuvent être un outil de justice sociale. » C’est ce qu’entend démontrer Kathryn Paige Harden, professeur de psychologie clinique à l’université du Texas, dans cet ouvrage.
Tout au long de cet essai, la chercheuse dénonce l’approche eugéniste qui invoque la génétique pour justifier d’inégalités de traitement entre individus. Elle veut aussi se démarquer d’une conception « aveugle au génome ». Selon elle, en ignorant la composante génétique dans ce que sont les individus, celle-ci peut viser l’égalité, mais n’atteindra pas l’équité, qui est pourtant seule véritablement désirable.
Nous ne devrions pas nous enorgueillir de notre patrimoine génétique, ni de l’environnement dans lequel nous avons grandi. Dès lors, n’y aurait-il rien à faire pour rétablir la justice en tenant compte de cette double « loterie » ? Mais « quel genre de relation souhaitons-nous établir entre nos gènes et nos vies ? »
L’ouvrage est parfois technique mais le plus souvent pédagogique grâce aux images employées par l’auteur. Son lexique trahit par ailleurs une proximité certaine avec la mouvance woke [1]. Etayée de multiples références scientifiques, la démonstration est le plus souvent convaincante. L’auteur, qui s’essaye parfois à l’exégèse biblique, aurait toutefois fait preuve de sagesse en restant dans son domaine de compétence.
Editions : Les Arènes
Date de parution : 20 avril 2023
Nombre de pages : 352
[1] L’auteur évoque des personnes qui « s’identifient comme blanches », ou encore la notion de « racisme systémique ».
