Fascinant. C’est le mot qui suit le lecteur des Cellules buissonnières page après page. Dans un ouvrage très accessible, la journaliste scientifique Lise Barnéoud nous fait voyager avec ces cellules qui ne sont pas là où on les attend. Des cellules qui viennent, notamment, de nos mères et grand-mères, de nos enfants, ou encore de jumeaux dont on ne soupçonnait pas l’existence. Des cellules qui se nichent dans notre corps, pour le meilleur, ou pour le pire parfois.
Le microchimérisme, terme utilisé par les chercheurs, interpelle car il remet en cause de vieilles certitudes : l’ADN ne ment pas, les enfants héritent de leurs parents. Cet échange cellulaire a été observé entre la mère et l’enfant, même quand la grossesse a été interrompue. Il est parfois évoqué au travers des considérations éthiques. Lise Barnéoud refuse toutefois d’alimenter les thèses « réactionnaires ». Elle veut en rester aux travaux des chercheurs, tout en se réjouissant que ces travaux puissent nous faire rêver.
Maladies dites « auto-immunes », réparation de tissus, tolérance d’organes greffés (cf. Royaume-Uni : une double transplantation pour éviter le traitement immunosuppresseur), développement in utero … autant d’endroits où les « cellules buissonnières » semblent jouer un rôle. Avec un style très fluide, l’auteur nous emporte dans son enquête et nous présente ces mystères qui n’en sont plus tout à fait.
« Nous nous construisons avec les autres »[1] pourrait être la morale de cette histoire, génétiquement aussi.
Editeur : Premier Parallèle
Date de parution : 21/09/2023
Nombre de pages : 208
[1] Les cellules buissonnières, p.138