Adoption d’embryon congelé

Publié le 16 Déc, 2005

Le magazine Marie-Claire fait un reportage sur des familles américaines qui ont choisi d’adopter un embryon.

Quand un couple recourt à la fécondation in vitro, une quinzaine d’embryons sont créés. Ceux parmi "les plus sains" sont implantés dans l’utérus de la mère, les autres sont congelés, ce sont des "embryons surnuméraires". Aux Etats-Unis, on dénombre 400 000 embryons congelés dont 11 000 surnuméraires ne faisant plus l’objet d’un "projet parental" et destinés à être détruits (notamment dans le cadre de la recherche sur l’embryon).

Pour Ron Stoddart, à l’origine du premier programme d’adoption du monde baptisé "Snowflakes" (flocon de neige), "il est grand temps que les 10 millions de familles stériles américaines (…) prennent conscience de l’opportunité sans précédent que leur apporte Snowflakes : sauver des vies en danger tout en réalisant pleinement leur désir d’enfant !". 

Aux Etats-Unis, l’adoption d’embryon n’a rien d’anonyme, ni de gratuit, comme elle est en France. Selon le programme Snowflakes, les familles génitrices définissent elles-mêmes les critères de la famille adoptive puis les familles sont tenues de rester en contact tout au long de l’éducation de l’enfant.

Ce programme d’adoption est très soutenu par le président George Bush en personne qui encourage le vote de lois facilitant l’adoption des embryons surnuméraires dans les différents états américains. En mai dernier, le président a reçu les familles "Snowflakes". Le premier enfant de ce programme a aujourd’hui 7 ans et ce sont 145 enfants qui ont ainsi vu le jour.

Interrogé, le Pr René Frydmann, chef du service de gynécologie-obstétrique-reproduction de l’hôpital Antoine-Béclère de Clamart, est très critique sur cette pratique. Pour lui, "les membres de Snowflakes sont solidaires d’une idéologie sectaire qui considère que la personne humaine existe dès la fécondation, par conséquent, ils sont également opposés à l’avortement". Il rappelle qu’en France, on compte 80 000 embryons congelés, dont 30 000 sont "dans un projet parental en cours". La loi de bioéthique 2004 autorise la recherche sur les embryons congelés depuis plus de 5 ans et "sans projet parental".

Marie-Claire (Emmanuelle Eyles) n°641 janvier 2006

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