Face à la « hausse soutenue » du nombre de procédures d’« aide médicale à mourir » (AMM) pratiquées cette année, la Commission sur les soins de fin de vie a procédé à un « rappel » auprès des médecins du Québec.
L’augmentation des procédures hors-la-loi
La Commission fait le constat d’« un nombre plus grand d’AMM administrées à la limite des conditions imposées par la loi concernant les soins de fin de vie » et d’« un nombre plus grand d’AMM administrées non conformes ».
Son président, le Dr Michel Bureau, estime toutefois qu’« il est trop tôt pour conclure à la dérive dans les AMM administrées » (cf. Euthanasie au Québec : le lieu au choix du patient).
Un rappel de la loi
L’avis d’un second médecin indépendant « n’est pas qu’une formalité » rappelle le président de la Commission et « le magasinage [1] pour trouver un deuxième avis favorable n’est pas une pratique acceptable » (cf. Euthanasie pour « dépression incurable » : la CEDH ne soulève qu’un problème de procédure).
En outre, la Commission souligne que « l’âge avancé et les problèmes liés au vieillissement ne constituent pas une maladie grave et incurable et ne justifient pas l’AMM » (cf. « Nous avons ouvert la voie à une euthanasie qui virera sans le dire à la modalité de gestion du grand âge »).
Entre avril 2021 et mars 2022, 5,1% des décès au Québec faisaient suite à une euthanasie. Un pourcentage passé à 7% en février dernier (cf. Québec : plus de 5% des décès par euthanasie ou suicide assisté ; Québec : 15% des donneurs d’organes ont été euthanasiés). « A ce rythme, plus de 5000 personnes y auront eu recours en 2023, comparativement à 3663 l’an dernier. On en comptait moins de 1000 il y a cinq ans. »
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Source : Radio Canada, Davide Gentile et Daniel Boily (05/08/2023) – Photo : iStock