Anne-Dauphine Julliand: “légaliser l’euthanasie serait une défaite”

Publié le 22 Jan, 2014

 Dans une interview accordée à l’hebdomadaire Valeurs actuelles, Anne-Dauphine Julliand, journaliste et auteur de “Deux petits pas sur le sable mouillé” affirme que “l’euthanasie n’est pas compatible avec la solidarité que nous devons aux plus faibles“. 

 

Le 14 décembre dernier, lors de sa conférence de presse, François Hollande, a annoncé qu’un texte de loi devrait prochainement être déposé afin qu’un majeur puisse “terminer sa vie dans la dignité” (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 15 janvier 2014). Pour Anne-Dauphine Julliand, la formulation du président de la république est “très ambiguë” et peut être entendue de deux manières: “soit qu’il ouvre la porte à l’euthanasie, soit qu’il veut renforcer la loi Léonetti“. Un doute qui, pour A-D Julliand, est entretenu “à dessein” par le président. Pourtant, précise-t-elle, la mission Sicard, le Comité consultatif national d’éthique ou encore l’ordre des médecins “ce sont prononcés contre la légalisation de l’euthanasie“.  

 

Récemment, un panel de citoyen s’est prononcé en faveur du suicide assisté (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 16 décembre 2013) et les sondages révèleraient quant à eux une majorité de Français favorable à l’euthanasie. Mais A-D Julliand alerte: l’Institut Ipsos a précisé que le pan de citoyen “n’était pas représentatif de la société française” et les sondages sur l’euthanasie pour leur part “ne proposent pas d’alternative.Tout le monde voudrait mourir dans la dignité “. La question à poser aux français ne serait donc pas de savoir si les français sont favorables ou non à l’euthanasie mais serait la suivante : “souhaiteriez-vous être accompagnés jusqu’à la fin de votre vie et bénéficier de soins palliatifs en cas de douleurs extrêmes“.

 

Revenant sur l’affaire Vincent Limbert, A-D Julliand insiste sur le fait qu’il ne “faut pas chercher à instrumentaliser” cette affaire qui est avant une “tragédie familiale […] on ne peut s’appuyer sur un cas particulier” qui plus est “complexe pour légiférer“. Ayant lancé un appel “solidaire en fin de vie” avec notamment Tugdual Derville et Jacques Ricot, la journaliste souligne que “beaucoup de demandes d’euthanasie sont des appels de détresse“, et c’est précisément “la solitude qui […] conduit [les gens] à s’abandonner à la mort“. Or, précise-t-elle, “il suffit parfois d’un rien pour redonner goût à la vie. Ce devoir de solidarité, c’est notre responsabilité de citoyens“. “Voulons-nous d’une société où les uns seront jugés dignes de vivre, les autres non?” et “avons-nous le droit d’exiger d’un autre qu’il nous donne la mort?” interroge-t-elle pour conclure.

 Valeurs actuelles (Fabrice Madouas) 23/01/2014

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