Appel à l’objection de conscience

Publié le 10 Juin, 2005

Le journal La Croix s’interroge sur l’avenir de l’objection de conscience. Il rappelle que le "Catéchisme de l’église catholique" au n°2242 stipule "le citoyen est obligé en conscience de ne pas suivre les prescriptions des autorités civiles quand ces préceptes sont contraires aux exigences de l’ordre moral, aux droits fondamentaux des personnes ou aux enseignements de l’Évangile". C’est ce que demandent les autorités ecclésiastiques, en ce moment, en Italie et en Espagne, pour deux débats très différents : la fécondation in vitro et le respect de l’embryon en Italie, et le mariage entre personnes de même sexe en Espagne.

Le journal fait un historique de l’objection de conscience, de Jésus lui-même à Vatican II, en passant par Thomas d’Aquin, Ignace de Loyola, Alphonse de Liguori , et le cardinal Newman. Tous partisans de la liberté de conscience.

En 1982, Jean-Paul II rappelait aux pharmaciens qu’ils devaient être des "conseillers attentifs de ceux qui se procurent des médicaments, qui ne doivent jamais être utilisés contre la vie.", pensant, en particulier, à la pilule abortive RU 482.

De même, en 1987, à la suite de l’instruction Donum Vitae, les médecins catholiques étaient invités à refuser de pratiquer des fécondations in vitro, même au sein du couple.

Mais aujourd’hui, en France, le droit à l’objection de conscience, rappelé, dans le code de la santé publique où aucun personnel médical "n’est tenu de concourir à une interruption de grossesse", est battu en brèche par les dernières dispositions légales sur l’IVG. Celles-ci obligent les chefs de service des hôpitaux publics à organiser la pratique de l’avortement dans leur service.

 Beaucoup de jeunes médecins n’empruntent plus la voie de la gynécologie, par peur d’être obligés de pratiquer des actes qu’ils réprouvent, pour ne pas freiner leur carrière. De même, les infirmières, sont souvent confrontées à des cas de conscience, quand on leur demande d’administrer certains médicaments qui mènent à la mort dans les heures qui suivent.

Certains moralistes, comme ceux de l’Université catholique de Lyon, s’inquiètent de la dérive actuelle. Les Français sont de plus en plus invités à faire appel à leur jugement propre, et paradoxalement, on les oblige à un conformisme moral.

"On a perdu la pratique de la vie vertueuse, constate Véronique Margron, théologienne moraliste et doyenne de la Faculté de théologie d’Angers, du coup on est moins armé pour parer aux cas de conscience."
 

La Croix (Claire Lesegretain) 10/06/05

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