Au Royaume-Uni, Ana-Maria Tudor, 32 ans, a subi un avortement à 23 semaines. Affirmant qu’elle n’a jamais été informée que « son bébé à naître pourrait souffrir pendant la procédure d’avortement », elle intente une action en justice afin d’« obliger les cliniques à dire à leurs patientes qu’un fœtus peut ressentir des douleurs lors des interruptions de grossesse ». « Je regrette profondément ma décision », déclare-t-elle, estimant que son consentement n’a pas pu être donné « en toute connaissance de cause ».
Selon les « directives officielles », un fœtus « est incapable de ressentir des douleurs avant 24 semaines de gestation » et les cliniques « n’ont pas pour instruction de soulager la douleur du fœtus ». Une affirmation qui « fait suite à une étude menée en 2010 par le Collège royal des obstétriciens et gynécologues (RCOG) ». Cependant, « les avocats de Mme Tudor affirment que des preuves montrent maintenant qu’il est “très probable” que l’enfant à naître puisse ressentir de la douleur à partir de 18 semaines ». Et appellent à ce que soient révisées les directives en matière d’avortement du National Institute for Health and Care Excellence (NICE).
Souffrant de « problèmes gynécologiques qui, selon les médecins, l’empêcheraient de concevoir », Ana-Maria Tudor ne découvre qu’elle est enceinte « qu’à cinq mois de grossesse ». Après des hésitations, elle décide finalement d’avorter. Ce qu’elle fait « dans une clinique du British Pregnancy Advisory Service (BPAS) à Richmond, dans le Surrey, en avril 2017 ». « Les femmes doivent pouvoir décider de ce qu’elles veulent faire, mais il faut leur dire la vérité sur ce qui est en jeu », déclare-t-elle aujourd’hui.
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Daily Mail, Stephen Adams (03/05/2020)