Australie : l’état de Victoria légalise le suicide assisté

Publié le 29 Nov, 2017

Ce mercredi, une loi controversée sur la « mort assistée » a été adoptée après un « débat vigoureux » en Australie dans l’état de Victoria (cf. Australie : un pas de plus vers l’adoption de la loi sur l’euthanasie dans l’Etat de Victoria). Elle sera effective à partir de juin 2019. Cet état est le premier d’Australie à légaliser le suicide assisté après une très courte période de légalisation dans l’état des Territoires du Nord en 1997.

 

Le « régime » sera accessible « aux patients en phase terminale », majeurs (18 ans), habitant dans l’état de Victoria depuis au moins un an et n’ayant plus que six mois à vivre. Les patients qui en feront la demande seront examinés par « plusieurs médecins ». Ceux-ci devront  estimer s’ils souffrent de « douleurs intolérables » et s’ils sont « sains d’esprits ». Dans la mesure du possible, les patients « s’administreront eux-mêmes la substance mortelle ». Si nécessaire, « un médecin les aidera ». Le médecin n’a pas le droit de suggérer le premier l’assistance au suicide, mais il doit répondre à la demande du patient dans les dix jours suivant la demande.

 

Le docteur Lorraine Baker, présidente de l’association médicale australienne a déclaré : « Historiquement, tout dans la profession médicale vise à préserver la vie. C’est un tel principe éthique fondamental à travers les siècles ! Cependant, nous vivons dans une société où maintenant la vie peut être prolongée. Cela peut également prolonger d’évidentes souffrances. En revanche, la majorité de la profession est, sans aucune surprise, opposée [au suicide assisté] ». Elle met en garde : « Regarder une personne mourir est une expérience qui, qu’elle qu’en soit la cause, est très douloureuse pour quiconque regarde. Que ce soit une mort encadrée ou non, c’est un défi et un problème pour l’entourage ». 

 

Ndlr : Aucune mention n’a été actuellement faite de la possibilité d’une objection de conscience pour le médecin ou d’un recours possible pour la famille qui permettrait de contrer la décision du malade. 

 

AFP (29/11/2017) ; The New York Times, Adam Baidawi (29/11/2017) 

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