Aux Pays-Bas, le Dutch medical complaints board a émis une réprimande formelle au médecin qui avait euthanasié une personne atteinte de démence sévère. Diagnostiquée 5 ans auparavant, la femme de 74 ans avait rédigé des directives anticipées expliquant qu’elle ne voulait pas aller en foyer et qu’elle souhaitait mourir quand elle considérerait que ce serait le moment.
Sa santé se dégradant, elle a été placée dans une maison de soins où elle est devenue anxieuse et agressive et où elle a pris l’habitude de se promener dans les couloirs la nuit. Le médecin a alors décidé que les souffrances de cette femme étaient insupportables et justifiait son désir de mourir. Elle a mis un médicament destiné à la faire dormir dans son café, ce qui est contraire aux règles. Elle a de même inséré un goutte à goutte dans le bras de la femme malgré ses protestations et a demandé à sa famille de la maintenir. Ce qui est également contraire aux lignes directrices en vigueur (cf. Pays-Bas : une femme « euthanasie contre sa volonté »).
Le Dutch medical complaints board a déclaré que le médecin, qui depuis a pris sa retraite, avait commis une faute en n’ayant pas discuté de la décision avec le patient. Elle a déjà reçu une réprimande officielle du Conseil des plaintes sur l’euthanasie pour avoir enfreint les directives et le ministère public enquête également sur l’affaire. Une fois l’enquête terminée, il sera décidé si les actes su médecin, spécialiste en médecine gériatrique, relèvent d’accusations criminelles (cf. Euthanasie : Enquête criminelle aux Pays Bas contre un médecin ).
En 2016, les ministères de la Justice et de la Santé ont assoupli un peu les lignes directrices pour pratiquer l’euthanasie chez les personnes atteintes de démence sévère afin de les aider à mourir même si elles sont incapables de faire connaître leurs sentiments actuels. Soumise cependant à une déclaration anticipée déposée au médecin traitant avant que la maladie ne la rende impossible.
Dutch News (24/07/2018)