« La Belgique a pratiqué une euthanasie sur un mineur ». La Commission fédérale de contrôle et d’évaluation de l’euthanasie a rendu publique l’information samedi. Le médecin « ayant pratiqué l’acte a déposé sa déclaration la semaine passée, et un rapport sera fait d’ici peu ‘conformément à la loi’ ». Alors que cette « première mondiale » a fait la une des journaux du monde entier, le collectif belge Euthanasie Stop a réagit : « Comment peut-on croire que donner la mort à un enfant malade est un progrès ? La Belgique s’enfonce dans l’horreur ».
En 2014, la Belgique a adopté une modification controversée de sa loi de 2002 sur l’euthanasie, « étendant le droit à l’euthanasie aux mineurs atteints d’une maladie incurable et dont les souffrances sont insupportables ». Cette extension ne prévoit aucune limite d’âge, mais parle de la « capacité de discernement » de l’enfant ; il « doit se trouver dans une situation médicale sans issue entraînant le décès à brève échéance », « être confronté à une souffrance physique constante et insupportable qui ne peut être apaisée et qui résulte d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ». La demande est « à l’initiative de l’enfant » avec « le consentement des parents ». Elle est « étudiée par une équipe médicale et un psychiatre ou psychologue indépendant ».
Le président de la commission fédérale a tenu à « souligner que ce cas de figure demeurait exceptionnel et réservé aux cas désespérés : ‘ Il n’y a heureusement que très peu d’enfants qui entrent en considération, mais cela ne signifie pas que nous devrions leur refuser le droit à une mort digne ». Le collectif Stop Euthanasie s’inquiète pourtant du « phénomène de pente glissante » et des « balises repoussées toujours plus loin ». Entre 2003 et 2013, près de 9000 personnes ont été euthanasiées, dont « un nombre croissant ne serait pas des patients en fin de vie ». En 2015, plus de 2000 déclarations d’euthanasie ont été enregistrées, soit 5 euthanasies par jour.
La Croix, Raphaëlle d’Yvoire (19/09/2016); Pourquoi Docteur, Anne-Laure Lebrun (16/09/2016)