La semaine dernière, la justice française a annulé une autorisation de recherche délivrée en 2016 par l’Agence de biomédecine (ABM) (cf. FIV à trois parents : l’Agence de Biomédecine condamnée). Le projet avait pour objet d’étudier la « FIV à trois parents ». Il « contrevenait gravement à trois principes fondamentaux » explique Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune qui a soumis cette autorisation au juge :
- l’interdit de créer des embryons pour la recherche,
- l’interdit du clonage,
- l’interdit de créer des embryons transgéniques.
Le processus de la FIV à trois parents étudié dans ce programme consistait en effet à « déconstruire un embryon A, dont les mitochondries étaient malades, en lui retirant son noyau, et de transférer ce noyau dans un embryon B, énucléé, issu d’un autre couple, présentant des mitochondries saines. Le résultat était un embryon C différent », dont le patrimoine génétique était issu de trois personnes différentes.
Pour Jean-Marie Le Méné, cette décision « met à nu le mécanisme des ‘illégalités fécondes’ par lequel non seulement la loi n’est pas respectée, mais sa transgression sert d’argument pour obtenir son évolution ». En effet l’ABM « a montré qu’elle ne faisait pas respecter la règle mais aussi qu’elle changeait la règle ». Et cinq ans après l’autorisation de cette recherche, le législateur a autorisé les embryons transgéniques dans la loi bioéthique 2021[1].
En outre, cette décision « souligne le mépris de la technoscience pour la réalité ontologique de l’embryon ».
[1] La loi de bioéthique 2021 a en effet supprimé l’article L2151-2 du CSP qui interdisait la création d’embryons transgéniques.
Source : Valeurs Actuelles n°4438 du 16 décembre 2021, Jean-Marie Le Méné