Biohacking : « optimiser » ses années de vie

Publié le 16 Oct, 2023

Pouvoir vivre jusqu’à 180 ans, voici l’objectif de l’américain Dave Asprey, un riche entrepreneur et informaticien, qui a décidé de « hacker » son corps, de le manipuler et de l’« optimiser » grâce au biohacking. Une technique qui désormais s’appuie sur le fait de connaître sa fréquence cardiaque, son taux de glycémie ou son rythme de sommeil pour ensuite adapter son rythme de vie en fonction des données (cf. Les biohackers : bricoler le vivant).

Guénolé Addor, médecin et biohacker, spécialiste dans la médecine de longévité explique : « Moi, ce que je veux vraiment, c’est optimiser mes années de vie en termes qualitatifs. Et je pense que le cercle vertueux de tout ça sera que je vais vivre plus longtemps, probablement ». Chaque matin il suit le même rituel : « verre d’eau filtrée avec des électrolytes, méditation sous lumière rouge, douche froide et relevé de sa bague connectée qui mesure son sommeil » (cf. Les biohackers, bricoleurs de leur propre ADN).

Quelle place pour les médecins ?

Un sondage Digitech Galaxus a montré qu’une majorité des Suisses mesurent leur activité physique avec des appareils connectés. Patrick Schoettker, chef du service d’anesthésiologie au CHUV de Lausanne, analyse : « Ça va être notre métier de médecin digital : comprendre d’où viennent ces mesures, par quels mécanismes elles ont été récoltées et ce qu’elles expriment ».

« Pour soigner, il faut quand même une altérité, il faut un autre »

Ces nouvelles applications, en suivant les données de santé, entendent poser des diagnostics et donner des conseils. Les pratiques de biohacking inquiètent Bertrand Kierfer, médecin, éthicien et rédacteur en chef de la Revue médicale suisse. « Il y a un risque que les gens s’adressent directement à toutes sortes d’intelligences artificielles, de capteurs de données et que tout passe par les big data à la place du médecin. Or, je crois que pour soigner, il faut quand même une altérité, il faut un autre. Rien que pour poser le diagnostic » explique-t-il.

Guénolé Addor reconnaît que le biohacking pose des questions éthiques sans que cela ne l’inquiète car « il ne faut pas se leurrer, que ce soit la santé ou autre, on sait tout de nous », estime-t-il. « Quand on donne des données à des applications, elles ne servent pas l’intérêt général, elles servent l’intérêt de l’application », dénonce Bertrand Kiefer.

 

Source : RTS, Guillaume Rey et Cédric Guigon (14/10/2023) – Photo : Rose Buttler de Pixabay

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