Canada : explosion du recours à l’« aide médicale à mourir » en 2021

Publié le 26 Août, 2022

Au Canada, d’après le dernier rapport sur l’euthanasie, le nombre de recours à l’« aide médicale à mourir » a augmenté de 32,4% en 2021 par rapport à l’année précédente. Ce qui représente 3,3% des décès de l’année, soit 10 064 personnes.

En 2021, la loi promulguée en 2016 a été modifiée pour autoriser les personnes dont le décès n’est pas prévu à « brève échéance » à recourir à l’euthanasie (cf. Euthanasie au Canada : mise en place de nouveaux élargissements). Le Parlement envisage de l’autoriser l’année prochaine pour les personnes souffrant de problèmes de santé mentale (cf. Québec : l’élargissement de l’”aide médicale à mourir” reporté).

Les Canadiens qui ont eu recours à l’euthanasie invoquent en premier lieu leur « perte de capacité à se livrer à des occupations porteuses de sens », et non la douleur qui apparaît en troisième position[1]. Plus d’un tiers d’entre eux a témoigné penser être un « fardeau pour leur famille, leurs amis ou les soignants ». Et 17,3% des Canadiens ayant eu recours à l’« aide médicale à mourir » ont invoqué « l’isolement ou la solitude ».

Le jour de la publication du rapport, le gouvernement a annoncé vouloir consacrer 3,3 millions de dollars au financement d’un programme « destiné à former des soignants à l’euthanasie », ainsi que 2,6 millions de dollars chaque année « pour favoriser la “bonne mise en œuvre” de l’euthanasie au Canada » (cf. Canada : « L’accès à des médecins spécialistes prend des mois quand l’accès à l’’aide médicale à mourir’ peut prendre quelques jours »; Canada : 1200 euthanasies en plus, 149 millions de dollars de frais de santé en moins).

De leur côté, les défenseurs des droits de l’homme dénoncent une réglementation qui « manque de garanties nécessaires, dévalorise la vie des personnes handicapées et incite les médecins et les travailleurs de la santé à proposer la procédure à des personnes qui ne l’auraient pas envisagée autrement ». Récemment, un ancien combattant qui cherchait à se faire soigner pour un trouble de stress post-traumatique s’est vu proposer l’« aide médicale à mourir » par son interlocuteur de Veterans Affairs Canada (VAC).

Complément du 28/10/2022 : Le projet de loi visant à élargir l’« aide médicale à mourir » pourrait permettre aux « mineurs matures » d’être euthanasiés par des médecins de l’État sans le consentement de leurs parents.

[1] Citée par 57,6% des personnes, sans distinguer entre « contrôle inadéquat de la douleur » et « inquiétude concernant la douleur »

Sources : Institut européen de bioéthique, Le nombre d’euthanasies monte en flèche au Canada (12/08/2022) ; BioEdge, Michael Cook (07/08/2022) ; New York Post, Associated Press (11/08/2022) ; Aleteia, John Burger (14/08/2022) ; Global news, Mercedes Stephenson et Amanda Connolly (19/08/2022) ; Fox news, Ashley Carnahan (27/10/2022)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Canada : une femme handicapée accusée d'être « égoïste » parce qu’elle refuse l'euthanasie
/ Fin de vie

Canada : une femme handicapée accusée d’être « égoïste » parce qu’elle refuse l’euthanasie

« Vous êtes égoïste. Vous ne vivez pas, vous vous contentez d’exister » a déclaré une infirmière à une femme souffrant d’une ...
Irlande : une femme souffre de stress post-traumatique après la destruction de ses embryons
/ PMA-GPA

Irlande : une femme souffre de stress post-traumatique après la destruction de ses embryons

Une femme dont les cinq embryons stockés dans une clinique de fertilité ont été détruits, souffre désormais d’un syndrome de ...
Fin de vie : le nouveau Gouvernement britannique a d'autres priorités pour l’année prochaine
/ Fin de vie

Fin de vie : le nouveau Gouvernement britannique a d’autres priorités pour l’année prochaine

Keir Starmer a déclaré qu’il accorderait du temps parlementaire pour un vote si un député proposait de modifier la loi ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres