Le 26 octobre, un juge de Colombie-Britannique a accordé une injonction visant à empêcher l’euthanasie d’une femme qui devait avoir lieu le lendemain.
C’est son conjoint qui avait initié un recours alléguant que le Dr Ellen Wiebe qui a autorisé la procédure, l’a approuvée « par négligence » alors que la patiente « n’est pas légalement admissible ». L’injonction, signée par le juge Simon R. Coval, est la première du genre dans la province. Elle est valable 30 jours.
Un refus de traitement
Cette femme âgée de 53 ans et résidant dans l’Alberta avait été diagnostiquée d’un trouble bipolaire. Elle souffre en outre d’akathisie, une incapacité à rester immobile, ce qui pourrait résulter de changements dans l’utilisation de médicaments utilisés pour traiter un trouble psychiatrique. C’est pour cette affection qu’elle a formulé une demande d’« aide médicale à mourir ». La patiente avait reçu un traitement qu’elle a voulu réduire. Un médecin l’a pourtant informée que « les symptômes pouvaient disparaître en quelques mois ».
Ne pouvant obtenir l’approbation de médecins exerçant dans sa province, elle a cherché des praticiens en ligne « qui pourraient être ouverts à sa demande ». C’est ainsi qu’elle a trouvé le Dr Wiebe, « fervent défenseur » de l’« aide médicale à mourir ».
Une demande approuvée immédiatement
Le conjoint de la patiente a demandé au Dr Wiebe si elle avait déjà pratiqué l’euthanasie sur une personne souffrant d’akathisie, ce qui n’était pas le cas. Il a en outre soulevé les troubles mentaux de sa femme. Pour le médecin, « le diagnostic n’avait pas d’importance », témoigne son conjoint. « Seule la qualité de vie comptait » pour elle, affirmant que « c’était le droit de la femme » de recourir à l’« aide médicale à mourir ».
Le Dr Wiebe a approuvé la demande d’euthanasie au terme du premier rendez-vous zoom.
Les documents du recours indiquent en outre que le Dr Wiebe n’a pas échangé directement avec les médecins de la patiente ni demandé son dossier médical, se contentant des « des dossiers partiels fournis par la patiente par courrier électronique ».
Diverses entorses à la procédure
Par ailleurs, le médecin s’est « arrangé pour qu’un autre médecin basé en Colombie-Britannique soit le second évaluateur ». La patiente l’a rencontré également via zoom.
En outre, lorsque la femme n’a pu trouver personne pour être témoin de la signature des documents relatifs à la procédure, le docteur a trouvé quelqu’un pour remplir ce rôle.
Ces allégations n’ont pas été prouvées devant les tribunaux mais le médecin fait l’objet d’un « examen minutieux ». Pour accorder l’injonction, le juge a expliqué qu’il s’agit « clairement » d’une « situation de préjudice extrême et irréparable ».
Sources : La Presse, Brieanna Charlebois (30/10/2024) ; The Globe and mail, Mike Hager (31/10/2024) ; CTV, Lisa Steacy (30/10/2024)