Cannabis « thérapeutique » : une expérimentation dénoncée par les Académies de médecine et de pharmacie

Publié le 29 Mar, 2022

Dans un communiqué publié le 14 mars 2022, les Académies de médecine et de pharmacie dénoncent l’expérimentation actuellement menée en France sur le cannabis dit « thérapeutique » (cf. Cannabis médical : l’expérimentation commence en France). Pour ces académies, cette expérimentation « déroge aux exigences méthodologiques, sécuritaires et éthiques qui régissent l’évaluation de tout candidat médicament ». Elles dénoncent notamment l’arrêté du 16 octobre 2020 qui dispense les médicaments à base de cannabis « d’un essai clinique randomisé, alors qu’on sait qu’il est le seul à même d’évaluer d’une façon satisfaisante la balance bénéfices/risques d’un candidat médicament, dans l’intérêt des patients ».

L’expérimentation en cours, validée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé (ANSM), porte sur cinq pathologies. Parmi elles, « les douleurs réfractaires aux thérapies disponibles » ou « les situations palliatives ». Environ 1500 patients ont été inclus dans l’expérimentation française à ce jour.

Cette expérimentation « devrait s’abstraire de pressions médiatiques ou politiques qui trompent les attentes des patients », jugent les Académies nationales de médecine et de pharmacie. Elles rappellent par ailleurs que « l’industrie pharmaceutique mondiale a testé sans succès, ces dernières années, de nombreux cannabinoïdes de synthèse à la recherche d’effets antalgiques et anti-inflammatoires » (cf. Utilisation du cannabis médical : seuls 10% des patients souffrent moins).

Un rapport « doit être remis 6 mois avant la fin de l’expérimentation, soit le 26 septembre 2022, par le Ministère de la santé au Parlement », précise l’ANSM. « Il a pour objectif d’apporter des éléments sur les conditions d’une généralisation du cannabis médical en France. »

Complément du 29/09/2022 : L’expérimentation, qui devait s’achever en mars 2023, doit être prolongée d’un an. Selon la direction générale de la santé, ce délai s’explique en raison du manque de données.

Sources : Pourquoi Docteur, Mathilde Debry (28/03/2022) ; France inter (29/03/2022) ; Ouest France, Philippe Richard (28/09/2022)

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