Changer de nom : « nouveau droit salutaire ou fausse bonne idée » ?

Publié le 5 Juil, 2023

Depuis le 1er juillet 2022, date de modification de la loi permettant de modifier son patronyme via une simple déclaration en mairie, 70.000 personnes ont entamé la démarche contre 2.000 les années précédentes (cf. Changement de nom : la proposition de loi adoptée par l’Assemblée nationale).

« Nouveau droit salutaire ou fausse bonne idée », les avis divergent. Dans la plupart des cas, l’objectif des demandes est de rompre les liens avec un père absent ou maltraitant.

Mais cette réforme permet-elle de « se délester, via une procédure simplifiée, d’une histoire douloureuse » ou crée-t-elle une « illusion », « celle de croire qu’il suffit de gommer son passé pour l’aider… à passer » ?

Pour Marine Gatineau-Dupré, membre du collectif « Porte mon nom », « modifier son état civil revient, de fait, à renoncer à un nom auquel on ne s’identifie pas pour s’inscrire dans la ligne du parent ayant, réellement, été présent ». « En changer, c’est se reconstruire. Renaître quelque part, écrire sa propre histoire » et « prendre le nom de la mère serait ainsi lui rendre justice » poursuit-elle.

Mais, de son côté, le psychanalyste Jean-Pierre Winter estime que « choisir son nom, c’est se vivre comme le héros de sa propre vie avec, à la clé, le risque de l’hypernarcissisme ». La réforme serait « le parfait reflet de l’individualisme » ambiant, alimentant « le fantasme de l’auto-engendrement ». Il ajoute qu’« effacer le nom du père ne suffit pas à effacer le passé » car « changer de nom dans l’espoir de tourner la page d’un traumatisme pourrait le renforcer ».

Les deux s’accordent pour affirmer que cette démarche ne doit pas remplacer la thérapie et un travail sur soi.

Dans tous les cas, la décision doit être réfléchie car la loi n’autorise qu’une unique modification. Aucun retour en arrière n’est possible.

 

Source : La Croix, Marie Boëton (02/07/2023) – Photo : Pixabay

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