Colloque sur le statut de l’embryon préimplanté

Publié le 27 Fév, 2006

Un congrès international "L’embryon humain préimplanté. Aspects scientifiques et considérations bioéthiques" est organisé aujourd’hui et demain à Rome à l’occasion de la XIIème assemblée générale de l’Académie pontificale pour la Vie.

Une conférence de presse a eu lieu vendredi dernier pour présenter ce colloque. Son but est de poser la question de l’identité de l’embryon, qui forme jusqu’au 9ème jour après la fécondation un "complexe de cellules" non encore implanté. Pour l’Église catholique, il s’agit d’un embryon, qui a le droit de se développer et de naître, une vie humaine à respecter dans son "droit à la vie" intra et extra-utérine.

Le Président de l’Académie pour la Vie, Mgr Elio Sgreccia, a rappelé à cette occasion que : "l’embryon humain est un enfant qui a une relation spéciale avec ses parents" et "avec Dieu".

Le Professeur Bompiani, directeur de l’institut scientifique international de l’université catholique de Rome, a indiqué, que pour attribuer un statut juridique à l’embryon, il est nécessaire d’en connaître la nature, et par conséquent de l’étudier au plan ontologique. "Il n’est plus suffisant aujourd’hui d’examiner l’embryon au microscope" mais d’employer diverses approches, "génétique, morphologique, biochimique, biologique".

Mgr.Willem Jacobus Eljk, évêque de Groningue, théologien et bioéthicien a parlé des critères extrinsèques et intrinsèques pour l’attribution d’un statut moral à l’embryon humain. Il a rappelé que dans la deuxième moitié des années soixante, l’idée "était que le statut de l’être humain et la personnalité de l’individu apparaissaient avec la nidification car cela impliquait le début d’un étroit rapport avec la mère". Toutefois, selon Mgr Eljk, "un tel rapport se base déjà sur la fusion du spermatozoïde et de l’ovule comme fruit du rapport sexuel des parents. De plus l’embryon reçoit de la mère avant la nidification, la nutrition et l’oxygène nécessaires à sa croissance".

Il a aussi rappelé que "l’embryon devient un individu quand la loi positive le reconnaît comme tel. Dans notre société pluraliste, l’unique solution praticable possible à la controverse sur le statut de l’embryon humain serait […] de le définir par le consensus démocratique." Mais explique-t-il " la vérité[…] ne peut être établie par une enquête statistique".

Enfin, il a évoqué un troisième critère qui fait dépendre le statut de l’embryon du "choix des autres" et "surtout du chercheur et des parents".

Il a enfin cité "l’encyclique "Evangelium Vitae, où Jean-Paul II évite de déclarer que le moment de l’animation coïncide avec celui de la conception", et affirme que la science actuelle "peut offrir les indications précieuses pour discerner rationnellement une présence personnelle depuis la première apparition de la vie humaine".

"La théorie de l’animation "indirecte" ou "retardée" exprimée par Aristote se fonde sur des connaissances embryologiques erronées", a rappelé l’évêque. "L’anthropologie moderne, qui attribue à l’embryon le statut d’une personne humaine seulement à partir du moment où il y a prise de conscience, […]se caractérise par un profond dualisme, incapable d’expliquer l’être humain comme unité substantielle" a-t-il fait observer.

Enfin, il a conclu en faisant remarquer qu’actuellement "les connaissances embryologiques et génétiques nous donnent de précieuses indications sur l’embryon qui a l’identité spécifique d’une personne humaine".

Zenit 24/02/06 – Vatican Information Service 24/02/06

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