Deux chercheuses québécoises, Marie-Josée Hébert et Mélanie Dieudé « viennent de découvrir pourquoi les greffes d’organes se concluent parfois par un rejet ». Au terme d’un long travail de recherche mené depuis les années 1990, elles ont mis en évidence les « signaux envoyés par des organes greffés qui incitent le corps du receveur à les attaquer ». Bloquer ces signaux permettrait de réduire la fréquence des rejets, qui concerne aujourd’hui une greffe sur dix.
Pourquoi le système immunitaire du receveur considère parfois l’organe greffé comme un intrus et l’attaque ? « L’organe envoie un message au corps pour dire : attention, je suis endommagé », explique Mélanie Dieudé, chercheuse associée au Centre de recherche du Centre hospitalier de Montréal (CRCHUM). Ces signaux sont émis par des vésicules provenant de cellules endommagées de l’organe greffé. En effet, l’organe transplanté «subit invariablement des dommages lorsqu’il est prélevé, manipulé, et conservé hors du corps. Ces dommages sont encore plus importants si les organes sont prélevés sur un donneur décédé ». Les chercheuses pensent que « le système immunitaire est déjà en alerte avant même que la greffe survienne. Alors si le greffon est un peu endommagé et sécrète lui aussi des vésicules, c’est la tempête parfaite ».
La découverte de ces signaux ouvre de nouvelles possibilités thérapeutiques pour éviter les rejets de greffe. Une molécule, le bortézomib, déjà testée chez la souris, est en cours d’étude.
La presse.ca, Philippe Mercure (18/03/2017)
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