CRISPR : des résultats positifs pour une nouvelle thérapie in vivo

Publié le 2 Fév, 2024

Neuf personnes atteintes d’une maladie génétique rare qui provoque des « réactions inflammatoires potentiellement mortelles », l’angio-œdème héréditaire, « semblent avoir été guéries », après avoir participé au premier essai d’une nouvelle thérapie génique basée sur CRISPR. Les résultats ont été publiés dans The New England Journal of Medicine [1].

Un essai modeste

Cette pathologie provoque « des épisodes soudains de gonflement des tissus qui affectent des parties du corps telles que le visage ou la gorge, ressemblant à une réaction allergique ». Ces crises, qui peuvent intervenir plusieurs fois par mois, sont susceptibles d’être déclenchées par des virus, des changements hormonaux ou le stress.

Les dix personnes[2] à qui l’on a administré le traitement « directement dans le corps »[3] ont vu leur nombre de « crises de gonflement » chuter de 95 % au cours des six premiers mois. Depuis, neuf d’entre elles n’ont plus connu d’épisodes pendant « au moins un an ». Le dernier participant à l’essai, qui avait reçu la dose la plus faible du traitement, n’a connu qu’« une seule crise bénigne ».

Le développement de traitements CRISPR

Les traitements existants fonctionnent en bloquant une molécule impliquée dans l’inflammation, la kallikréine, fabriquée par le foie. La nouvelle thérapie, mise au point par la société Intellia Therapeutics basée à Cambridge dans le Massachusetts, consiste à « couper le gène de la kallikréine ». Elle est encapsulée dans des nanoparticules lipidiques que les cellules hépatiques absorbent.

D’autres thérapies géniques CRISPR sont en cours de développement, in vivo ou ex vivo (cf. CRISPR in vivo : de nouveaux résultats d’Intellia Therapeutics). Le premier traitement de ce type a récemment été approuvé pour les personnes atteintes de drépanocytose et de bêta-thalassémie (cf. Thérapie CRISPR : après le Royaume-Uni et les Etats-Unis, le feu vert de l’Europe).

 

[1] Hilary J. Longhurst et al., CRISPR-Cas9 In Vivo Gene Editing of KLKB1 for Hereditary Angioedema, N Engl J Med 2024; 390:432-441, DOI: 10.1056/NEJMoa2309149

[2] au Royaume-Uni, en Nouvelle-Zélande et aux Pays-Bas

[3] On parle de traitement « in vivo », à la différence de ceux pour lesquels des cellules du patient sont prélevées puis modifiées in vitro avant d’être réinjectées au patient (cf. Maladies du sang : vers l’édition génétique in vivo ?)

Source : New Scientist, Clare Wilson (31/01/2024)

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