CRISPR : où en sont les essais de thérapie chez l’adulte ?

Publié le 17 Avr, 2019

L’université de Pennsylvanie à Philadelphie a annoncé lundi que deux patients atteints de cancer ont été « traités » avec CRISPR. Cet essai clinique, autorisé en 2016 (cf. CRISPR-Cas9 : Autorisation du premier essai clinique chez l’homme aux Etats-Unis), vise à créer des cellules immunitaires génétiquement modifiées à l’aide de CRISPR pour « attaquer » trois types de cancer. Les deux premiers patients sont atteints d’un myélome multiple pour l’un et d’un sarcome pour l’autre, et ont tous deux rechuté après le traitement standard.

 

Aux Etats-Unis, en Chine (cf. CRISPR : un premier patient traité en Chine), au Canada et en Europe, une « demi-douzaine » d’essais cliniques utilisant CRISPR chez l’adulte sont en cours ou sur le point de commencer. Ces études doivent prouver que le traitement est sans danger chez l’homme, avant de démontrer son efficacité.

 

Ainsi, en Allemagne, CRISPR Therapeutics et Vertex ont annoncé en février avoir traité un premier patient, atteint de bêta-thalassémie (cf. CRISPR Therapeutics annonce avoir traité son premier patient). D’autres devraient suivre dans ce même pays, à Toronto et à Londres. Les deux entreprises tentent aussi de traiter une autre maladie du sang, la drépanocytose, dans divers centres aux Etats-Unis. Editas Medicine cherche, de son côté, à traiter une forme de cécité héréditaire (cf. CRISPR : un premier essai clinique sur l’homme repoussé à 2018). Sa thérapie est particulière puisque CRISPR sera directement injecté au patient, alors que dans les autres essais, les cellules du patient sont modifiées génétiquement in vitro avant de lui être réinjectées. Enfin, plusieurs études américaines sur le cancer pourraient également commencer cette année.

 

La thérapie génique traditionnelle utilise des virus pour insérer de nouveaux gènes dans les cellules afin de traiter des maladies. Les « traitements CRISPR » évitent en grande partie l’utilisation de virus qui ont déjà posé des problèmes de sécurité. De plus, contrairement aux essais chez l’embryon humain, seul l’ADN du patient est modifié, sans transmission à sa descendance. Mais le problème majeur des modifications non intentionnelles de l’ADN reste entier. En outre, du fait d’un changement de politique, les essais cliniques américains ne passent plus par un examen minutieux des National Institutes of Health, ce qui suscite de nombreuses inquiétudes quant à la sécurité des « essais CRISPR ».

 

Pour aller plus loin :

NPR, Rob Stein (16/04/2019)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

02_ogm_mais
/ OGM

NTG : une nouvelle règlementation en Thaïlande pour augmenter les rendements agricoles

Le ministre de l’Agriculture thaïlandais a approuvé une réglementation autorisant l'usage des nouvelles techniques génomiques ...
Californie : les parents ne seront pas informés si leur enfant change de genre
/ Genre

Californie : les parents ne seront pas informés si leur enfant change de genre

Le gouverneur de Californie a signé une loi visant à interdire l'adoption de règles exigeant que les écoles informent les ...
Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie
/ Fin de vie

Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie

Trois personnes qui avaient demandé l'euthanasie ont changé d'avis après avoir reçu un traitement neurochirurgical expérimental visant à soulager la ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres