De l’expérimentation animale

Publié le 20 Juin, 2007

La Croix consacre un dossier aux "terroristes du droit des animaux" qui s’attaquent à l’expérimentation animale, usant de tous les moyens : colis piégés, campagnes d’intimidation, harcèlement…

A Oxford, par exemple, des militants manifestent depuis plusieurs années déjà contre la construction d’un laboratoire dans lequel seront réalisées des expériences sur les animaux. Membre de l’association Speak, principale organisatrice de ces manifestations, Amanda Richard promet de revenir manifester, même après l’ouverture du laboratoire. Pour elle, il n’y a en effet aucune justification scientifique à la vivisection. La preuve en est ce médicament anti-douleur retiré du marché 5 ans après y avoir été introduit parce qu’il doublait les risques de crise cardiaque, risques que l’expérimentation sur les animaux n’avait pas révélé.

Tipu Aziz, neurochirurgien, spécialiste de la maladie de Parkinson, est au contraire convaincu de l’utilité de telles expérimentations : "pour développer un médicament, on peut utiliser des cultures de cellules. Pour étudier une cellule en particulier, on peut faire des modèles sur ordinateur. Mais pour voir la réaction dans son ensemble, il faut des animaux". Jusqu’à aujourd’hui les plus grandes avancées médicales sont passées à un moment ou un autre par l’expérimentation animale comme le vaccin contre la rage, les trithérapies pour le sida ou les techniques de transplantations cardiaques. Georges Chapouthier, neurobiologiste au CNRS et vice-président de la Ligue française des droits de l’animal, reconnaît aussi que "dans l’état actuel des connaissances, on ne peut pas se passer complètement de l’expérimentation animale". Pour Dominique Quinio, "imaginer que l’on pourrait passer directement à des essais sur l’homme semble encore utopique et ce "saut" pourrait poser de graves questions éthiques".

Si les conditions de la pratique de l’expérimentation animale se sont nettement améliorées depuis plusieurs années déjà, reste, selon Katherine Morris, philosophe, cofondatrice de Voice for Ethical Research at Oxford (VERO), notamment, à encourager le développement d’autres alternatives à la vivisection, comme l’utilisation de tissus humains.

Mais, rappelle Dominique Quinio, il est essentiel de s’interroger sur le respect du au vivant. "Même pour un bien espéré, pour un progrès souhaité, tout n’est pas possible, tout n’est pas souhaitable, tout doit être moralement pesé. A fortiori quand ce vivant est humain".

La Croix (Denis Sergent, Eric Albert) 20/06/07

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