Des cellules iPS pour soigner le diabète ?

Publié le 18 Jan, 2022

Des chercheurs de l’université d’Alberta à Edmonton, au Canada, ont fabriqué des cellules pancréatiques à partir de cellules souches pluripotentes induites. Ces cellules transplantées chez des patients atteints de diabète de type 1, ont produit de l’insuline (cf. Diabète et cellules souches embryonnaires humaines : un essai clinique non concluant). Leurs travaux ont été publiés dans la revue Cell Reports Medicine[1].

Le diabète de type 1 est causé par « la destruction des cellules bêta » dans les îlots pancréatiques. Une destruction qui entraîne un manque de production d’insuline dans l’organisme. L’insuline est une hormone nécessaire à la régulation du taux de glucose dans le sang. En cas d’excès de glucose, les patients peuvent subir « des dommages à long terme ». A l’inverse, « cette maladie peut s’avérer fatale si les patients ont trop peu de glucose dans le sang ». Actuellement, les greffes de cellules d’îlots pancréatiques constituent un « traitement potentiel » pour les patients atteints de diabète de type 1. Mais elles durent « rarement » plus de 20 ans et obligent les patients à prendre des traitements immunosuppresseurs.

Pas encore de bénéfice thérapeutique

Cette recherche a porté sur 17 patients adultes atteints de diabète de type 1. Plusieurs dispositifs leur ont été implantés sous la peau, soit dans l’avant-bras, soit dans l’abdomen. Tous les patients ont pris des immunosuppresseurs pour empêcher le rejet de ces cellules souches transplantées. Sur les 17 patients ayant participé à cette étude, la greffe a réussi pour « 63% d’entre eux ». Les cellules iPS transplantées se sont différenciées en cellules d’îlots de Langerhans et ont produit de l’insuline, « trois à douze mois après l’implantation du dispositif ».

Cependant, « un seul patient a pu réduire sa prise d’insuline et aucun bénéfice thérapeutique n’a encore été observé dans cette étude pilote ». Pour le professeur James Shapiro, professeur de chirurgie à l’université d’Alberta et premier auteur de l’étude, « c’est une découverte très positive », « une étape importante vers le succès » qui démontre la sûreté de la transplantation.

Un nouvel essai prévu

Les chercheurs estiment que les résultats auraient pu être améliorés « en optimisant davantage les dispositifs d’implantation et la manière dont ils sont administrés aux patients ». Un essai doit débuter cette année « avec des cellules pancréatiques génétiquement modifiées, créées à partir de cellules souches dont les cibles ne seront pas reconnues par le système immunitaire » des patients. L’objectif in fine étant la production « illimitée » de cellules pouvant « être transplantées en toute sécurité sans nécessiter de médicaments anti-rejet ».

 

[1] Insulin expression and C-peptide in type 1 diabetes subjects implanted with stem cell-derived pancreatic endoderm cells in an encapsulation device, A.M. James Shapiro et al., Cell Reports Medicine, VOLUME 2, ISSUE 12, 100466, December 21, 2021 DOI:https://doi.org/10.1016/j.xcrm.2021.100466

Source : BioNews, Farah Alam (17/01/2022) – Photo : Pixabay

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