Des centaines d’embryons donnés sans consentement

Publié le 26 Juil, 2010

Le Daily Telegraph révèle que des embryons de couples britanniques, conçus par fécondation in vitro (FIV) dans la clinique Marques près de Barcelone en Espagne, ont été confiés à d’autres femmes lorsque les couples ne répondaient pas à la clinique les interrogeant chaque année sur leur "projet parental".   Des centaines de couples britanniques ont donc des enfants biologiques vivant auprès d’autres parents en Europe ou dans le reste du monde. Les règles de l’anonymat en Espagne font que ces enfants ne peuvent retrouver leurs parents biologiques et vice-versa.

En Grande Bretagne, cette situation est illégale car les parents doivent donner leur accord explicite pour que leurs embryons soient adoptés, livrés à la recherche ou bien détruits. De plus, les enfants nés à la suite d’un don d’embryon peuvent, s’ils le souhaitent, connaître leurs parents biologiques à l’âge de 18 ans. Le don d’embryon est assez rare en Grande Bretagne où la plupart des couples choisissent de conserver leurs embryons.

Cette affaire met en lumière les risques de recourir à une AMP à l’étranger où des lois différentes sont appliquées. Pourtant, un nombre croissant de couples britanniques se rendent dans des cliniques étrangères où les FIV avec don d’ovocyte ou de sperme sont disponibles plus facilement.

Une porte-parole de la clinique Marques a affirmé que ce programme d’adoption d’embryons a commencé en 2004 et qu’il est le premier de ce genre dans le pays. Elle a ajouté que plus d’un tiers des couples britanniques traités dans la clinique ne pouvaient décider du sort de leurs embryons conservés. Chaque année, la clinique écrivait aux couples pour leur proposer l’adoption de leurs embryons, l’utilisation de ceux-ci pour la recherche, la prolongation de leur conservation en vue d’une future implantation ou leur destruction. Sur les 317 couples traités, 114 ne se sont pas prononcés et leurs embryons ont été adoptés. 26 couples ont accepté l’adoption.

Chaque couple avait en moyenne 2 ou 3 embryons conservés, ce qui permet de penser que des centaines d’embryons ont été adoptés. Selon la porte-parole de la clinique, plus de 460 bébés sont nés dans le monde à la suite du programme international d’adoption.

Des femmes de 24 pays différents ont ainsi reçu des embryons, y compris des femmes britanniques. Des couples et des femmes célibataires peuvent adopter des embryons. Les femmes donnant naissance à ces enfants, il n’y a aucun papier officiel spécifiant l’adoption et légalement, ces enfants sont les leurs.

Le Pr Juan Alvarez, directeur scientifique à l’Institut Marques et professeur à l’école médicale d’Harvard explique que les couples "donnent une très grande valeur à ces embryons qui, en fait, sont les frères de leurs enfants déjà nés, et ils ne parviennent pas au final à prendre une décision, c’est pourquoi ils laissent l’équipe médicale du centre décider". Ainsi, malgré toutes les options offertes pour se décider, le centre médical ne cesse d’accumuler des centaines d’embryons. "Notre désir est d’offrir à ces embryons la chance de devenir des bébés, en les aidant à trouver une mère" explique le Dr Marisa Lopez-Teijon qui a conçu ce plan d’adoption.

Telegraph.co.uk (Rebecca Smith) 22/07/10 – Todayonline.com 23/07/10

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Transhumanisme : Synchron intègre l’intelligence artificielle dans son interface cerveau-ordinateur
/ Transhumanisme

Transhumanisme : Synchron intègre l’intelligence artificielle dans son interface cerveau-ordinateur

Un Américain handicapé a commencé à utiliser une fonction d’intelligence artificielle pour l’aider à communiquer à une vitesse « conversationnelle » ...
Le dossier médical partagé devant le Conseil constitutionnel
/ E-santé

Le dossier médical partagé devant le Conseil constitutionnel

Après sa saisine par l'ordre des médecins, le Conseil d'Etat a soumis une QPC sur les modalités d'accès au dossier ...
Suicide assisté : les juges italiens doivent statuer « au cas par cas »
/ Fin de vie

Suicide assisté : les juges italiens doivent statuer « au cas par cas »

Selon la Cour constitutionnelle italienne, en l’absence de législation sur le suicide assisté, les juges devront se prononcer « au ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres