Des chercheurs sud-coréens développent un « riz à la viande »

Publié le 18 Juin, 2024

Des scientifiques sud-coréens développent un « riz carné », en injectant des cellules de bœuf cultivées en laboratoire dans des grains de riz. Ils espèrent que leur procédé puisse « révolutionner la façon dont le monde se nourrit ». En effet, pour le professeur Hong Jin-kee de l’université Yonsei de Séoul, en charge de cette recherche, son nouveau « riz à la viande » pourrait devenir un « moyen écologique et éthique » d’obtenir des protéines (cf. Viande de synthèse : des cellules musculaires bovines capables de « se multiplier quasi indéfiniment »).

Le riz obtenu ressemble à un bol de riz ordinaire, bien que rose, et dégage un « léger arôme de beurre », résultat d’une culture de cellules de muscle et de graisse de bœuf. Il contient 8 % de protéines et 7 % de matières grasses de plus que le riz ordinaire.

Un riz « écologique » ?

« Grâce à la viande cultivée », « nous pouvons obtenir des protéines animales sans avoir à abattre du bétail », se réjouit le professeur.

Pour le chercheur, un des avantages est la réduction de l’empreinte carbone. Pour 100 grammes de protéines produites, 6,27 kilogrammes de dioxyde de carbone sont libérés, soit huit fois moins que la production traditionnelle de viande de bœuf, estime-t-il.

Un procédé à perfectionner

Le procédé actuel peut prendre beaucoup de temps. Un grain de riz ordinaire est enduit de gélatine de poisson pour « faciliter l’adhérence », puis on lui injecte des cellules de bœuf. Il est ensuite cultivé dans une boîte de Pétri pendant une période pouvant aller jusqu’à 11 jours.

Le riz possède une « structure légèrement poreuse », explique le Pr Hong. Une fois que les cellules de bœuf ont été injectées dans le riz, le grain offre « une structure idéale pour que les cellules se développent uniformément de l’intérieur vers l’extérieur ».

L’équipe sud-coréenne travaille encore à la mise à l’échelle du processus.

Des règlementations contrastées

Actuellement la Corée du Sud n’autorise pas la consommation de « viande cultivée ». Toutefois, c’est un domaine de recherche « prioritaire ». L’Etat doit consacrer plusieurs millions de dollars à un fonds « foodtech ».

Ce type de produit est en revanche commercialisé à Singapour et aux Etats-Unis (cf. Viande cultivée en laboratoire : feu vert de la FDA). L’Italie l’a de son côté interdit l’année dernière (cf. Italie : la « viande de synthèse » interdite).

Des problèmes pourraient venir du sérum utilisé dans les milieux de culture, ainsi que des antibiotiques et des hormones ajoutés au cours du processus, prévient Choi Yoon-jae, ancien professeur émérite de l’université nationale de Séoul.

 

Source : Phys.org, Claire Lee (17/06/2024) – Photo : congerdesign de Pixabay

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