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Comprendre l’affaire Vincent Lambert

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Ce qu’il faut retenir de l’affaire Vincent Lambert. #

L’affaire Vincent Lambert, une des affaires les plus médiatisée sur la fin de vie, est symbolique parce qu’elle révèle l’ambiguïté du débat sur l’euthanasie.

En effet, Vincent Lambert n’était pas en fin de vie ; il ne subissait pas d’acharnement thérapeutique et rien ne permettait de dire qu’il souffrait particulièrement, physiquement ou psychiquement. Telles sont pourtant les conditions de la loi Claeys-Leonetti, qui ouvre le droit à l’arrêt des soins suivi de la sédation profonde et continue jusqu’au décès.

Il n’était pas non plus malade, mais bien porteur d’un handicap, très lourd cependant, et qui demandait des soins particuliers.

Vincent Lambert a été la victime d’une mauvaise application de la loi et d’une inadéquation des soins à son handicap.

 

Chronologie de l’affaire Vincent Lambert #

  • 2008 : Vincent Lambert est victime d’un accident de la route. Il a 32 ans.

Il se retrouve en état « pauci-relationnel » ou « état de conscience minimale plus » à la suite de cet accident.

Il reçoit les soins adéquats qui lui permettent de vivre en dehors d’une structure hospitalière.

  • 10 avril 2013 : Rachel Lambert (la femme de Vincent) initie une procédure collégiale d’arrêt des soins avec son médecin, le docteur Kariger.

Vincent Lambert fait donc l’objet d’une procédure d’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation prévue par la loi Leonetti pour les personnes en fin de vie. Vincent Lambert n’est pas en fin de vie. Il est seulement grand handicapé.

Les parents de Vincent Lambert découvrent la situation et font appel de cette décision du médecin devant le tribunal.

  • 11 mai 2013 : le tribunal administratif ordonne aux médecins de rétablir l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert.
  • Janvier 2014 : l’équipe médicale prend à nouveau une décision d’arrêt d’alimentation et de l’hydratation pour Vincent Lambert.

Les parents de Vincent Lambert contestent cette décision devant le tribunal, qui leur donne raison. Mais les médecins et Rachel Lambert font appel. Le Conseil d’Etat ordonne une expertise.

  • Juin 2014 : l’expertise autorise l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation (arrêt des traitements)

Le motif de cette décision est que « la poursuite du traitement n’a pas d’autre effet que de maintenir Vincent Lambert artificiellement en vie, emmuré dans sa nuit de solitude et d’inconscience » précisait Rémi Keller, rapporteur public du Conseil d’Etat.

Les parents de Vincent en viennent donc à saisir la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH).

  • Le 5 juin 2015, la CEDH précise que l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation ne s’inscrivait pas contre le droit à la vie.

Les parents de Vincent contestent cet arrêt, et la CEDH rejette leur demande.

Lorsque que le CHU annonce qu’une nouvelle procédure d’arrêt des soins (alimentation et hydratation) va être engagée pour Vincent, ses parents déposent une plainte contre l’hôpital et les médecins. Le CHU de Reims demande au parquet de désigner un représentant légal pour Vincent. En effet, il est déchiré entre la volonté de sa femme et celle de ses parents.

  • 2016 : la tutelle de Vincent Lambert est confiée à sa femme, Rachel.
  • 2018 : rejet du pourvoi des parents de Vincent et nouvelle procédure d’arrêt des soins.

Une nouvelle expertise est ordonnée. Elle conclut à Le rapport de ces experts, remis le 18 novembre à la justice, conclut à un « état végétatif chronique irréversible » sans « accès à la conscience » pour Vincent Lambert. Il est dans un « état d’incapacité fonctionnelle psychomotrice totale en 2018 comparable cliniquement à celui enregistré en 2014 ».

  • Juillet 2019 : arrêt des soins, Vincent Lambert meurt.

L’arrêt des soins est effectué le 2 juillet. Vincent meurt le 11 juillet, à 42 ans.