« Alors que la fin de vie reste un sujet tabou, et que les progrès techniques repoussent les frontières de la mort de plus en plus loin, l’amélioration de la qualité de sa prise en charge doit être une priorité pour notre société tout entière » indique le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société Française d’accompagnements et de soins palliatifs (SFAP).
Un peu d’histoire #
Les soins palliatifs sont inspirés du modèle des hospices médiévaux, et consistent en une manière particulière d’accompagner la fin de vie, pensée par une Anglaise, la médecin Cicely Saunders. En 1967, elle fonde un hospice qui accueille les malades incurables et les personnes en fin de vie en leur proposant le traitement médical adapté mais aussi un accompagnement social, spirituel et émotionnel. Le but est de prendre en compte la totalité des dimensions de la personne et non ses seuls besoins physiques. Longtemps considérés comme une « sous-médecine », les soins palliatifs mettent du temps à être reconnus et considérés.
Les soins palliatifs arrivent en France en 1986, par la circulaire Laroque. En 1987, la première unité de soins palliatifs est ouverte. En 1997, il n’existe qu’une cinquantaine d’unités de soins palliatifs et autant d’équipes mobiles. C’est par une loi de 1999 que l’objectif de développement des soins palliatifs est inscrit dans la loi. Néanmoins, 1999, les améliorations sont insuffisantes et les soins palliatifs souffrent d’un important manque de moyens.
Définition #
La Société française d’accompagnement et de soins palliatifs définit dès 1992 les soins palliatifs comme :
« des soins actifs dans une approche globale de la personne atteinte d’une maladie grave, évolutive ou terminale. Leur objectif est de soulager les douleurs physiques ainsi que les autres symptômes et de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale et spirituelle. Les soins palliatifs et d’accompagnement sont interdisciplinaires. Ils s’adressent au malade en tant que personne, à sa famille et à ses proches, à domicile ou en institution ».
Les soins palliatifs se fondent sur un rejet de l’acharnement thérapeutique et de l’euthanasie #
La philosophie des soins palliatifs repose sur la considération de la dignité de toute personne humaine. Cette dignité « implique que la personne ne soit pas traitée comme un objet, dégradée, ou qu’elle ne soit pas utilisée à une fin qui lui est étrangère, asservie » précise Bertrand Mathieu, professeur de droit. « Le principe de dignité n’est donc pas un principe moral auquel chacun pourrait se référer en fonction de son propre système de valeurs, mais l’interdiction de dégrader et d’asservir la personne humaine » […] « La dignité n’est conditionnée que par l’humanité de l’être qu’elle protège, tenant par exemple à la qualité de la vie de cet être, à ses caractéristiques génétiques, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité, saur à méconnaître le principe lui-même » indique t’il également.
C’est précisément cette dignité qui justifie l’amélioration des soins palliatifs.
Sources : manuel sur l’euthanasie; Gènéthique magazine, le principe constitutionnel de dignitè à l’origine des lois de bioéthiques est-il en fin de vie ? (17/05/2018)