Les Etats-Unis ont nettement augmenté leur activité de transplantation d’organes ces dernières années, « au point de devenir le deuxième donneur mondial », juste derrière l’Espagne qui recense 48,9 donneurs par million d’habitants contre 44,5 par million d’habitants aux Etats-Unis. Cette hausse s’explique par l’augmentation « notable » des jeunes donneurs suite aux décès causés par les armes, les trafics et, depuis quelques années, le fentanyl. Alors qu’en Espagne les donneurs ont en général plus de 65 ans, cette population ne représente que 9 % aux Etats-Unis.
« Même avec une population plus complexe, nous avons une grande capacité de transplantation », a indiqué Beatriz Domínguez-Gil, directrice de l’Organisation nationale de transplantation (ONT), lors d’une rencontre nationale qui s’est tenue à Tolède (cf. Espagne : 7 euthanasies, 23 transplantations). « L’année dernière, 5 863 greffes ont été réalisées, soit 9 % de plus qu’en 2022. Et l’objectif de cette année est de dépasser les 6 000 », a-t-elle précisé. Bien que l’Espagne ait des « donneurs vieillissants », son « leadership » se maintient depuis 32 années consécutives (cf. Don d’organes : l’Espagne enregistre un record en 2023).
Augmenter les dons, encore
Pour atteindre cet objectif, « il y a des options pour améliorer ce qui se fait déjà », indique la directrice. Ainsi, la recherche de donneurs potentiels s’est « intensifiée au-delà des unités de soins intensifs ». L’ONT a mis en place « une stratégie de repérage des patients ».
En outre, l’organisme « continue de promouvoir » le don en asystolie (mort en arrêt cardio-respiratoire), qui représente déjà 45 % des donneurs (cf. Don d’organes : le protocole Maastricht III s’étend aux enfants). Les personnes ayant recours à l’euthanasie sont incluses dans ce groupe. Parmi elles, 13 % ont fait don de leurs organes, soit 90 entre l’adoption de la loi fin 2021 et le 31 décembre 2023 (cf. Euthanasie et dons d’organes : les “résultats” de l’Espagne).
L’objectif est enfin de promouvoir le don issu de donneur vivant pour le rein et le foie. Ce type de don « n’est pas aussi développé qu’il devrait l’être dans toutes les communautés autonomes ». Actuellement, il représente 12 % du total.
L’Espagne recense 4 800 patients qui sont en attente d’un organe, soit 150 par million d’habitants. Aux Etats-Unis, ils sont 250.
Source : La Vanguardia, Celeste López (31/03/2024)
