Droits de l’homme et éthique médicale

Publié le 9 Déc, 2008

Interviewé dans Le Quotidien du Médecin, Emmanuel Hirsch, directeur de l’Espace éthique de l’AP/HP, revient sur la filiation entre les droits de l’homme et l’éthique médicale alors que l’on fête le soixantième anniversaire de la Déclaration de 1948.

Dès son préambule, la Déclaration universelle des droits de l’homme proclame "la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et leurs droits égaux et inaliénables" comme "fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde". Il constate d’ailleurs que, dans cette Déclaration, "la réflexion sur l’éthique du soin et la relation à l’autre y est très présente". Rédigé en 1947, le Code de Nuremberg constituait déjà "un appel à la vigilance de la communauté internationale".

Depuis 60 ans, les textes sur cette question des droits de l’homme se sont multipliés, et pourtant, "on n’a jamais procédé à autant de dérégulations". "C’est flagrant avec les lois de bioéthique : lorsqu’on voit les divers intervenants débattre, on a souvent l’impression qu’ils découvrent la bioéthique et qu’il n’y a pas eu de première loi sur la question", se désole Emmanuel Hirsch. "D’où la nécessité de mettre à la disposition des éthiciens, et aussi des professionnels de santé, une somme sur les textes fondamentaux, avec le rapport du contexte dans lequel ils ont été élaborés." Ainsi est né le compendium "Médecine et droits de l’homme – Textes fondamentaux depuis 1948", réalisé sous la direction de Benjamin Pitcho et Valérie Depadt-Sebag (collection Espace éthique, 558 pages, 45 euros).

Pour Emmanuel Hirsch, l’intérêt de ce recueil réside dans la réflexion qu’il peut faire naître, réflexion qui est, d’après lui, la "grandeur" du métier de médecin. "La médecine s’honore en inscrivant aujourd’hui sa pratique dans cette réflexion exigeante sur le respect des personnes et, en premier lieu, des plus vulnérables". Et ce, d’autant que "le respect et la dignité ne constituent en aucun cas des valeurs abstraites, mais découlent de notions pratiques".

Dans la préface de cet ouvrage, le ministre de la Santé conclut que "l’exercice de la médecine est irréductible à la compétence technique, car il engage toujours une certaine idée de l’homme, que traduisent l’égard et la considération portés aux malades".

Le Quotidien du Médecin (Christian Delahaye) 09/12/08

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