Egypte : vers une loi sur la greffe d’organe

Publié le 12 Fév, 2010

Un projet de loi controversé sur les greffes d’organes pourrait réguler les greffes illégales afin de freiner le commerce d’organes illicite qui progresse en Egypte. Chaque année, des centaines d’égyptiens pauvres vendent leurs reins et leurs foies pour acheter de la nourriture et régler des dettes ainsi que l’indique l’Organisation mondiale de la santé (OMS), faisant de l’Egypte une région centrale pour le trafic d’organes.

Le projet de loi préconise que le don d’organes à partir de donneurs vivants soit limité aux "membres de la famille jusqu’au quatrième degré", et que la transplantation d’organes effectuée sans autorisation officielle soit considérée comme un meurtre, et punie de mort. L’autorisation officielle de la transplantation d’organes ne devrait être délivrée que par un jury composé de trois personnes établies par le Haut Comité pour la transplantation d’organes, organisme rattaché au ministère de la santé. Au sujet des donneurs morts, le jury serait chargé de trouver un consensus pour déterminer si le donneur potentiel est effectivement décédé, question qui suscite des polémiques.

La difficulté réside dans le fait de considérer que la personne est morte si elle est en état de mort cérébrale et que son coeur continue de battre encore quelque temps. En se basant sur cette conception de la mort, on peut prélever des organes en bon état pour la transplantation. Des responsables religieux musulmans et des députés soutiennent cependant que le coeur d’une personne doit s’arrêter avant qu’on puisse la déclarer morte.

Certains activistes des droits de l’homme ont déclaré que cette loi pourrait encore renforcer le trafic d’organes et transformer l’Egypte en marché mondial pour le commerce d’organes. Pour Hafez Abu Saeda, secrétaire général de l’Organisation égyptienne des droits de l’homme, celle-ci "ne profiterait qu’aux riches".

Hussein Gezairy, directeur régional de l’OMS pour la Méditerranée orientale estime quant à lui que cette loi est "une grande avancée qui crée de l’espoir aux milliers de patients qui sont depuis longtemps en attente de greffes. C’est aussi une étape significative vers la fin du trafic d’organes illégal qui aboutit souvent à des opérations effectuées dans des conditions dangereuses et qui nuisent autant au donneur qu’au patient". 42 000 personnes seraient en attente de greffes en Egypte selon l’OMS.

Irinnews.org 07/02/10

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