En Belgique, nouvelle salve pour l’euthanasie de personnes démentes

Publié le 5 Avr, 2019

Pour s’appliquer, la loi exige que la personne soit encore capable de discernement au moment de l’euthanasie : elle doit donc être mise en place au « début du processus de démence », privant les personnes de « belles semaine, de beaux mois, voire de belles années à vivre ». Mais ce constat, appuyé par celui du neurologue Patrick Cras, chef de service à la clinique universitaire d’Anvers, qui explique que « les patients atteints de démence reviennent souvent, au cours de la maladie, sur leur volonté initiale d’être euthanasiés », ne remet pas en question « l’euthanasie pour souffrance psychique ».

 

Au contraire, le consortium de médecins LEIF (LevensEinde InformatieForum), à l’issu d’une journée d’étude à Anvers en mars dernier, propose que la personne « puisse convenir avec son médecin du moment où elle sera euthanasiée, selon ce qu’elle estime aujourd’hui, comme un état insupportable. Peu importe donc si au moment de l’euthanasie, le patient n’est plus capable de discernement ».

 

Qui pourra dire quels seront les critères qui décideront « du moment opportun » ? Me Christophe Lemmens, qui est aussi membre de la Commission euthanasie, considère « qu’il reviendra toujours aux médecins de juger en conscience s’il convient d’euthanasier et quand », sur la base de critères précis. Mais le même Christophe Lemmens estime aussi que « les patients devraient décrire avec précision le moment où il faudra considérer qu’ils ne veulent plus vivre ».

 

22 patients ont été euthanasiés en 2018. Officiellement, ils n’étaient qu’au début du processus de démence. Depuis l’année précédente, « ce nombre a presque doublé ».

 

Cette revendication arrive alors que le Président de la commission euthanasie, Wim Distelmans s’inquiète « du coût que représente les personnes démentes », dont le nombre ne cesse d’augmenter. « Est-ce en autorisant l’euthanasie des personnes démentes que les responsables politiques répondront à l’appel de l’OMS d’améliorer la prise en charge de ces personnes, et la manière dont la démence est perçue ? »

Institut européen de bioéthique (03/04/2019)

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