Jeudi 17 décembre 2020, la chambre des députés espagnole a adopté en première lecture le projet de loi gouvernemental dépénalisant l’euthanasie, « malgré l’opposition de l’Eglise catholique et de la droite » . 198 députés ont voté pour, 138 contre et 2 se sont abstenus. Le texte autorise l’euthanasie pour les personnes « souffrant d’une maladie grave, invalidante ou incurable », sur l’avis de deux médecins et d’une commission. Le projet envisage également le remboursement de la « procédure » par la Sécurité sociale. Une clause de conscience est prévue pour les professionnels de santé qui refuseraient de la pratiquer.
Actuellement, l’euthanasie et l’ « aide au suicide » sont punies de deux à dix ans de prison, une peine réduite « si la personne souffrait de maladie grave et avait demandé à mourir ». Depuis 2018, deux autres tentatives de « réforme » avaient échoué.
Le ministre de la Santé s’est félicité de ce premier vote, tandis que le parti populaire a « dénoncé la « précipitation » avec laquelle a été organisé le vote, estimant que le gouvernement avait ainsi voulu éviter un « débat sérieux » ». Pour le député José Ignacio Echaniz, « cette loi constitue « une défaite pour tous, un échec de notre système sanitaire et de notre société » ». Il défend au contraire « les soins palliatifs, le traitement profond de la douleur, la sédation palliative ».
Sources : AFP (17/12/2020) ; El Pais, Emilio de Benito (17/12/2021)