En 2022, 288 personnes ont eu recours à l’euthanasie en Espagne, 576 demandes ayant été enregistrées. Au second semestre 2021, après l’entrée en vigueur de la loi espagnole sur l’euthanasie le 25 juin 2021, 75 personnes avaient été euthanasiées après les 173 demandes recensées (cf. Espagne : « le droit à l’euthanasie » entre en vigueur ; Euthanasie : L’Espagne dresse un premier bilan). Ces chiffres sont issus du rapport annuel d’évaluation 2022, publié le 20 décembre par le ministère de la Santé. Le rapport précise que 14% des demandeurs ont également donné leurs organes, ce qui a conduit à 135 transplantations (cf. Eva, 16 ans : une euthanasie et 5 organes prélevés).
Les personnes demandant l’euthanasie étaient âgées, en majorité, de 60 à 80 ans. La plupart d’entre elles souffraient de maladies neurologiques ou de cancers [1] (cf. Euthanasie : après le recours de sa mère, une Espagnole change d’avis). Au total, une personne sur trois ayant fait une demande d’euthanasie est décédée avant d’y avoir recours.
Avant que la commission de garantie et d’évaluation (CGE) ne donne son accord, la personne qui souhaite recourir à l’euthanasie doit subir une évaluation par un premier médecin puis un second spécialisé dans l’affection du patient (cf. Espagne : une euthanasie pour dépression refusée en raison des possibilités d’amélioration). Un processus qui doit être achevé un mois après la demande.
Les régions dans lesquelles la demande d’euthanasie aboutit souvent à sa mise en œuvre sont la Rioja avec 80% des demandes acceptées, la Navarre avec 68%, Madrid avec 61% puis le Pays basque avec 60%. Au contraire les taux sont plus faibles dans les îles Baléares, l’Aragon et dans la Castille-La Manche.
Complément du 27/06/2024 : En 2023, les demandes d’euthanasie ont augmenté de 20% par rapport à l’année précédente. En effet, 727 personnes ont indiqué vouloir accéder à la procédure, contre 576 en 2022. Parmi elles, 44 % ont effectivement été euthanasiées, selon les données du ministère de la Santé. En outre, un demandeur sur trois est décédé sans que le processus ne soit terminé, prenant en moyenne 75 jours « alors qu’il ne devrait pas dépasser 35 », selon l’association Derecho a Morir Dignamente.
[1] NDLR : Selon un rapport de l’INE, parmi les personnes euthanasiées en 2022 qui souffraient d’une maladie neurologique, 41,9% d’entre elles avaient une sclérose latérale amyotrophique (SLA), 11,1% une sclérose en plaques et 8,5% la maladie de Parkinson. Ce rapport fait état de 260 décès après une euthanasie en 2022 et de 59 en 2021, sans que les écarts avec les chiffres du ministère ne soient expliqués.
Sources : El Diario, David Noriega (20/12/2023) ; El Diario, Sofía Pérez Mendoza (25/06/2024)