Etats généraux de la bioéthique : à mi-parcours, la participation est notoire

Publié le 20 Mar, 2018

Dans le cadre des états généraux de la bioéthique, 182 rencontres sont organisées depuis janvier jusqu’en juin par le Comité consultatif national d’éthique pour « prendre le pouls de la société avant la révision des lois de bioéthique, prévue à l’automne ».

                                                                

A mi-parcours, la participation est notoire.

 

Sur la PMA, « ces soirées montrent que l’opposition à la PMA sans père et à la GPA est réelle », souligne Ludovine de la Rochère de la Manif pour tous. Avec calme, s’appuyant sur « des données scientifiques » ou sur les « propos de philosophes », les participants mettent en avant les droits de l’enfant, l’absence de père, la filiation, le rôle de la médecine, la fin de la gratuité des dons d’ovocytes ou de sperme ou encore le coût de la PMA pour la Sécurité sociale. « L’ouverture aux femmes seules me pose problème car l’on sait qu’il est difficile d’élever seule un enfant », avance un étudiant en médecine. « On parle ici de production d’un enfant, et non de procréation, puisque l’on va fabriquer quelque chose pour combler un désir », affirme une « psychologue et psychanalyste » d’une soixantaine d’années.

 

A propos des dépistages prénataux et au sujet des tests génétiques en accès libre sur l’Internet, l’assistance s’approprie le débat. « Peut-on, doit-on, tout savoir avant la naissance d’un enfant ? Jusqu’où peut aller la médecine ? », demande une future sage-femme. Un étudiant en psychologie estime que « la pression sociale reste très forte sur les parents d’enfants handicapés ». Il est relayé par un étudiant en médecine : « Tout cela soulève la question de la vulnérabilité. Notre société cherche à l’éliminer, alors que c’est un caractère presque fondamentalement humain. »

 

« Dangers d’une médecine qui ne serait plus que préventive au détriment du curatif ; illusion du tout prédictif ; risques d’inégalités sociales face à des tests génétiques très chers (1 200 € dans l’exemple étudié) ; nécessité de dessiner un nouveau cadre légal face aux offres de criblage génétique, interdites en France mais en pleine explosion sur le Web ; juste accompagnement de l’enfant à naître et de ses parents ; crainte de l’eugénisme… ». Autant de débats menés avec « beaucoup d’enthousiasme et d’esprit critique ».

La Croix, Loup Besmond de Senneville et Coralie Bonnefoy (19/03/2018)

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