Etats-Unis : premiers embryons humains modifiés génétiquement

Publié le 26 Juil, 2017

L’Oregon Health and Science University (OHSU) à Portland vient d’annoncer avoir édité génétiquement  « un grand nombre d’embryons humains au stade une cellule»[1] à l’aide de CRISPR, un outil qui permet de modifier les gènes « rapidement et efficacement ». Il s’agit de la première tentative connue aux Etats-Unis sur des embryons humains. Les résultats de l’étude, dirigée par le docteur Shoukhrat Mitalipov[2], responsable du Centre de Cellule Embryonnaire et de Thérapie Génique de l”OHSU devraient être « prochainement » publiés dans un journal scientifique. Ils démontreraient que les chercheurs ont « amélioré efficacement l’ADN des embryons humains », en corrigeant les gènes défectueux à l’origine de maladies héréditaires. Ils auraient réussi à contourner les problèmes de mosaïcisme et d’effets « hors-cibles », en injectant CRISPR au moment de la fécondation. Pour Technology review, premier média à relayer l’information qui précise que les embryons ont été détruits au bout de quelques jours, c’est un premier pas vers « la naissance du premier humain génétiquement modifié ».

 

A ce jour, les précédentes recherches de ce type ont toutes été menées en Chine depuis 2015 (cf. La Chine s’entête et entend poursuivre ses manipulations génétiques d’embryons humains). Leurs résultats sont « mitigés ». En décembre 2015, des scientifiques et éthiciens, lors d’une réunion internationale, ont déclaré qu’il serait « irresponsable » d’utiliser CRISPR sur des embryons humains à des fins thérapeutiques, tant que les problèmes de sécurité de la technique n’étaient pas résolus. Mais il y a quelques mois, les académies américaines de médecine et des sciences ont publié un rapport interprété comme un « feu vert » pour la modification de la lignée germinale (cf. Edition du génome humain : un appel à la prudence, mais pas d’interdiction des Académies américaines).

 

[1] « Plusieurs dizaines » d’embryons humains auraient été créés par FIV pour cette étude, en utilisant le sperme d’hommes porteurs de maladies héréditaires.

[2] Le docteur Mitalipov est connu pour avoir cloné des singes en 2007 (cf. Naissance des premiers “singes chimères”), puis pour avoir créé des embryons humains par clonage en 2013 (cf. Création de cellules souches embryonnaires humaines : le retour du clonage dit thérapeutique).

Reuters, Deena Beasley (27/07/2017); Technology review, Steve Connor (26/07/2017)

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