Au Québec, l’opposition a fait une conférence de presse jeudi 5 mai afin de pousser le ministre de la Santé, Christian Dubé, à déposer un projet de loi pour autoriser les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer à recourir à l’« aide médicale à mourir » (AMM). La « commission spéciale sur l’élargissement de l’AMM » avait remis un rapport favorable « unanime » le 8 décembre dernier (cf. Québec : la demande anticipée d’aide médicale à mourir validée par une commission). La session parlementaire prendra fin le 10 juin.
La conférence de presse a donné la parole à une femme atteinte d’une forme précoce de la maladie d’Alzheimer, ainsi qu’à un militant de l’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité. « L’opposition est prête à siéger jour et nuit pour faire avancer le dossier », a-t-elle déclaré.
La question du consentement
A ce jour, au Québec, « il faut être apte à consentir au moment d’obtenir l’AMM ». La Commission a donc proposé de passer par des directives anticipées, en cas de « diagnostic de maladie grave et incurable menant à l’inaptitude ». Des directives modifiables tant que la personne est apte (cf. Belgique: quelle valeur donner à la déclaration anticipée de patients rattrapés par la démence?).
Un médecin aura à « s’assurer du caractère libre et éclairé de la décision de la personne, sans pressions extérieures », au moment de la rédaction de telles directives. Et un « un tiers de confiance » sera chargé de « réclamer » l’AMM au nom du signataire des directives, « au moment opportun ».
Toutefois, un médecin devra s’assurer que certains critères soient vérifiés, « comme avoir des souffrances physiques ou psychiques […] constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées » (cf. Aux Pays-Bas, pour la première fois, un médecin poursuivi pour avoir euthanasié une personne atteinte de démence).
Le bureau de Christian Dubé a assuré que le ministre allait déposer un projet de loi avant la fin de la session parlementaire.
Source : Radio Canada, La Presse canadienne (05/05/2022)