Euthanasie des mineurs et des déments: les discussions reprennent en Belgique

Publié le 6 Nov, 2013

 Ce mercredi 6 novembre, alors que les discussions reprenaient au Sénat Belge autour du projet de loi visant à étendre l’euthanasie aux mineurs et aux démens, 16 pédiatres issus de divers hôpitaux belges appellent, dans une lettre ouverte publiée dans les quotidiens Le Soir et de Morgen, à ce que les sénateurs “sortent l’euthanasie pour mineurs de l’illégalité“. Ils précisent: “Chaque décision de fin de vie est un acte d’humanité qui ne peut être posé qu’en toute dernière instance. Pourquoi priver les mineurs de cette ultime possibilité?“. Justifiant sa démarche, Dominique Biarent, responsable des soins intensifs à l’hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola à Bruxelles précise: “Nous voulons vraiment qu’on puisse travailler sereinement et que lorsque, hélas, il y a des demandes d’euthanasie, on puisse y accéder sans que ce soit dans un contexte difficile parce qu’illégal […]. On ne demande évidemment pas aux enfants d’étaler une philosophie mais on est simplement à l’écoute de ce qu’ils ont à dire et à l’écoute de leur souffrance et il faut répondre à cette souffrance“. 

 

Mais dans le même temps, sept représentants du christianisme, du judaïsme et de l’Islam en Belgique se sont exprimés dans un communiqué commun, rendu public ce mercredi, afin d’exprimer leur opposition contre ce projet de loi et leur inquiétude face au risque de “banalisation” de l’euthanasie. Tout en se déclarant opposés à “la souffrance, tant physique que morale“, ils alertent sur le fait que “donner la possibilité à des mineurs de décider de leur propre euthanasie altère leur faculté de jugement et donc, ‘leur liberté’ “. De même, donner ce choix aux personnes démentes est “un déni de leur dignité“. Du côté du corps médical,  les représentants religieux dénoncent “la pression à laquelle sont soumis les médecins pour qu’ils pratiquent un acte ‘soi-disant médical’ ” et déplorent que le débat soit axé autour des personnes qui souffrent et non autour de leur accompagnement. Pour les représentants des différents cultes religieux, “l’euthanasie des personnes fragiles, enfants ou personnes démentes, est une contradiction radicale de leur condition d’être humain“. Ils terminent en concluant: “nous ne pouvons dès lors entrer dans une logique qui conduit à détruire les fondements de la société“. 

 La Croix (Raphaëlle d’Yvoire) 07/11/2013 – rtbf.be 06/11/2013 – AFP 06/11/2013

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