Alors que les Néo-Zélandais se prononceront sur la dépénalisation de l’euthanasie lors d’un référendum le 17 octobre, des personnes handicapées se disent inquiètes. Bien que la loi prévoie d’autoriser le suicide assisté uniquement pour les personnes en phase terminale, ses détracteurs dénoncent une limite floue. La commissaire aux droits des personnes handicapées, Paula Tesoriero, amputée et ancienne paralympienne, affirme qu’il n’existe pas de critère de distinction claire entre le handicap et la maladie en phase terminale définie comme un « état avancé de déclin irréversible de ses capacités physiques ». Selon elle, « il existe de nombreux types de handicap, y compris les maladies neuromusculaires, qui sont terminales par leur nature même ». Et « nombre de personnes handicapées sont très susceptibles d’être éligibles, ou de le devenir facilement » estime-t-elle.
« Si toutes les personnes handicapées ne sont pas vulnérables, beaucoup le sont », alerte la commissaire. Le Dr Huhana Hickey, avocat et défenseur des personnes handicapées souffrant elle-même de sclérose en plaques, partage son inquiétude. « La société sous-estime déjà les personnes handicapées et donne à beaucoup le sentiment qu’elles sont des “déchets” du système de santé, estime-elle. Pouvez-vous imaginer ce qui se passera si [cette loi] entre en vigueur ? »
Source : Stuff, Hannah Martin (15/10/2020) – Photo : Pixabay