Fin de vie : la proposition de loi française face à un ”cas Schiavo”

Publié le 25 Mar, 2005

L‘équilibre autour de la proposition de loi sur la fin de vie, discutée au Sénat le 12 avril prochain, pourrait bien être fragilisé par la question que soulève l’affaire Terri Schiavo : la proposition de loi autorisera-t-elle les médecins à arrêter l’alimentation et l’hydratation de personnes dans le coma depuis plusieurs années ?

Selon le sénateur UMP Gérard Dériot, rapporteur du texte au Sénat, "il sera possible de "débrancher" l’alimentation artificielle d’un malade en état végétatif chronique, à partir du moment où la personne de confiance et deux médecins auront donné leur accord".

Pour Jean Leonetti, président de la Commission à l’origine de la proposition de loi, "les états de coma ne sont pas concernés par l’arrêt des traitements".

Le Père Verspieren, responsable du département d’éthique médicale du Centre Sèvres, déplore que les décisions dépendront "de l’interprétation qu’on en donnera. Nous ne pouvons pas accepter que l’on retire un soin de base tel que la nourriture à un malade qui ne peut pas donner son avis". Les évêques de France pourraient regretter le soutien qu’ils avaient apporté au texte sur la fin de vie.

NDLR : notons que la Lettre mensuelle Genethique avait dénoncé les risques de cette proposition de loi notamment en raison de la question du maintien des soins de base que sont l’alimentation et l’hydratation. La Lettre de décembre 2004 rappelle que dans l’exposé des motifs de la proposition de loi, l’alimentation est clairement considérée comme un traitement et non comme un soin et le texte précise « en autorisant le malade conscient à refuser tout traitement, le dispositif viserait implicitement le droit au refus de l’alimentation artificielle ». Genethique avait alors posé la question :"ne risque-t-on pas d’introduire par ce biais une forme d’euthanasie, en arrêtant l’alimentation de certains patients ?"… Pour Jean Leonetti, le malade qui "souffre trop" peut refuser l’acharnement thérapeutique et a "droit au refus de traitement".

La Vie (Claire Legros) 24/03/05

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