Fin de vie : les Français ne plébiscitent pas l’euthanasie

Publié le 11 Mar, 2021

Une étude réalisée par l’Ifop menée auprès « d’un échantillon de 1 048 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus » interroge les Français sur les priorités relatives à la fin de vie. 55%[1] d’entre eux mettent en avant l’accompagnement[2], analyse Gautier Jardon, chargé d’études à l’Ifop. 38% indiquent vouloir être accompagnés par leurs proches. Environ la moitié indique comme priorité le fait de ne pas souffrir (48%) ou de ne pas subir un acharnement thérapeutique (46%). Seuls 24% réclament l’accès à l’euthanasie.

« La plupart des soignants savent, par expérience, que l’euthanasie est bien plus volontiers revendiquée pour autrui que demandée pour soi-même » affirme Tugdual Derville, porte-parole du collectif Soulager mais pas tuer, parrainé par Philippe Pozzo di Borgo. « La revendication de l’euthanasie pour soi, (…) c’est plutôt un avis de bien-portant », estime-t-il. « Nous avons d’ailleurs vu maints militants de l’euthanasie, le moment venu, s’inquiéter d’être pris au mot, et demander un accompagnement en soins palliatifs, pour mourir paisiblement de leur mort naturelle. »

Pour Tugdual Derville, « les promoteurs de l’euthanasie surfent sur la peur – compréhensible – que nous avons à la perspective de notre mort, mais aussi sur l’ignorance de ce que sont les soins palliatifs ». « Trop de Français imaginent encore qu’il faudrait choisir entre souffrir et mourir » déplore-t-il, appelant à « tout faire pour soulager – tant les douleurs physiques que les souffrances morales – sans pour autant lever l’interdit de tuer ». Un interdit qui « a deux avantages : pour la personne malade, il autorise toutes les plaintes, car elle sait que sa vie sera respectée ; pour ses soignants, il encourage tout ce qui favorise une fin de vie digne, en posant le cadre à l’intérieur duquel s’exercera leur compétence, leur créativité et leur solidarité ».

Source : Atlantico, avec Ifop, Tugdual Derville, Jérôme Fourquet, Gautier Jardon (10/03/2021) ; Photo : Pixabay\DR

[1] Plusieurs réponses étaient possibles

[2] Via au moins l’une des réponses suivantes : « Etre accompagné par ses proches », « Etre soulagé psychologiquement », « Etre aidé socialement » et « Etre soutenu spirituellement »

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