Cette semaine, un lexique de la fin de vie [1] a été publié par le ministère chargé de l’organisation territoriale et des professions de santé. Pourtant le groupe en charge de « travailler sur les mots » de la fin de vie n’a pas encore rendu sa copie (cf. Fin de vie : un nouveau groupe d’experts pour “travailler sur les mots”). La ministre, Agnès Firmin Le Bodo, devait tenir une première réunion ce jeudi.
Fin de vie, soins palliatifs, mais aussi consentement, sédation profonde et continue, ou limitation ou arrêt des traitements sont définis par l’exécutif. Sans oublier l’« aide active à mourir », l’euthanasie et le suicide assisté. Le document précise toutefois que ces actes sont « non autorisés en droit français ».
Dire avant de faire ?
En préambule, Agnès Firmin Le Bodo, indique que le document s’adresse à « l’ensemble des professionnels de santé et acteurs de l’accompagnement ». Dès lors pourquoi serait-il utile de définir ces pratiques interdites ? S’agirait-il de commencer à poser un cadre ?
En effet, sous le vocable « fin de vie », on peut lire que « le Comité consultatif national d’éthique pour les sciences de la vie et de la santé (CCNE) relève, dans son avis n° 139, que le cadre juridique actuel est adapté aux pronostics de court terme (quelques heures à quelques jours) mais pas de moyen terme (quelques semaines à quelques mois) ». Une précision qui semble aller au-delà de l’ambition d’un simple lexique.
Pour l’euthanasie ou le suicide assisté, le document précise que ces actes concernent des personnes « capables de discernement », atteintes « d’une maladie grave et incurable, en phase avancée ou terminale ». Ce qui est loin d’être toujours le cas en Belgique ou ailleurs (cf. Belgique : feu vert pour l’euthanasie d’une victime de viol).
Des actes reconnus pour ce qu’ils sont
Le ministère commence à définir un cadre. Mais accepte de regarder la réalité en face. L’« aide active à mourir », c’est poser un « acte ayant pour finalité de provoquer la mort ». L’euthanasie, c’est « donner délibérément la mort ». Ni un « soin », ni un « acte d’amour » (cf. Euthanasie : « ce n’est pas le mot qui est violent, c’est bien l’acte qu’il désigne »).
[1] Fin de vie Mots et formulations de l’anticipation définis juridiquement ou d’usage coutumier par les professionnels des soins palliatifs
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