Google et les données de santé : la « nouvelle forme de marchandisation du corps humain »

Publié le 13 Nov, 2019

D’après le Wall Street Journal, « Google a accès aux dossiers médicaux détaillés de millions de patients américains », par le biais d’un partenariat avec Ascension, la deuxième plus grande structure de soins aux Etats-Unis. Une opération réalisée « en toute légalité », mais sans le consentement des patients ou des médecins. Parmi ces données se trouvent des comptes rendus d’opérations, des diagnostics, des dossiers d’hospitalisation, des dates de naissance. Leur partage « s’intensifie depuis cet été » note le Wall Street Journal et « Google les exploite à travers son cloud pour créer un nouveau logiciel aidé par l’intelligence artificielle et le machine learning ». Cet outil suggèrera aux médecins des examens complémentaires, des prestations supplémentaires ou des traitements, voire identifiera des anomalies dans le parcours de soins.

 

Pour Google et Ascension, l’accord sur le partage de données à l’insu des patients respecte le Health Insurance Portability and Accountability Act (Hippa), un texte de 1996 qui «prévoit que les acteurs privés du secteur peuvent partager des données sans mettre les patients au courant si ‘les informations sont utilisées pour aider l’entité à assurer ses missions de santé’ ». Et Google assure que « ces données ne peuvent pas être – et ne seront pas – combinées avec les autres données », qu’il détient sur ces consommateurs.

 

« Google semble prêt à tout pour augmenter sa présence en milieu médical, résume déjà, en France, un cabinet spécialisé qui parle de ‘’vassalisation du monde médical’’ ». Si cette opération apparait comme « la plus grande initiative impulsée par Google pour appréhender l’industrie de la santé », ce n’est pas la première : des partenariats ont été conclus avec Sanofi sur le traitement du diabète, avec Calico qui mène des recherches pour prolonger la vie, avec Verily lui-même lié à Novartis, Sanofi, Pfizer et Otsuka. Récemment, Google a également acquis Fitbit et sa montre intelligente.

 

Pour Jean-Yves Nau, journaliste et docteur en médecine, ces révélations sont la preuve de « l’avancée d’une nouvelle forme de marchandisation-exploitation du corps humain, malade ou pas ».

Jean-Yves Nau (12/11/2019)

Le Figaro, Clara Galtier (12/11/2019)

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