GPA en Ukraine : deux naissances par semaine de commanditaires français

Publié le 17 Mar, 2022

Les Français partis en Ukraine récupérer un bébé né par gestation par autrui ont tous été rapatriés d’après le ministère des Affaires étrangères. Des Français parfois « en double situation d’illégalité », pointe Anne Genetet, médecin et députée LREM des Français établis hors de France, dans un entretien pour le journal Marianne. « Ils avaient signé un contrat avec une agence, alors que la gestation pour autrui est illégale en France, détaille Anne Genetet. Par ailleurs, ils avaient outrepassé la réglementation ukrainienne, qui interdit la gestation pour autrui aux couples homosexuels. »

Deux bébés par semaine

2 500 à 3 000 enfants naîtraient chaque année en Ukraine pour des clients vivant à l’étranger : en Chine, aux Etats-Unis ou encore dans l’Union européenne. En ce qui concerne les commanditaires français, on estime à « une petite dizaine » le nombre de nouveau-nés en Ukraine chaque mois. Deux par semaine en moyenne.

« Le quai d’Orsay a déjà été contacté à plusieurs reprises par les parents français, qui demandent à aller chercher leurs nouveau-nés sur le territoire ukrainien », indique Anne Genetet. « Tout sera fait pour faciliter la sortie de ces nourrissons, assure-t-elle. Ces enfants ne sont pas responsables de la situation d’illégalité dans laquelle leurs parents les ont positionnés. » Des enfants qui « n’ont pas de papiers, car les états civils ukrainiens sont actuellement fermés », pointe la députée. « Des mesures exceptionnelles administratives seront mises en place pour protéger ces nourrissons », affirme Anne Genetet.

De son côté, « la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson a plaidé ce mercredi 16 mars pour l’évacuation des bébés nés de mères porteuses en Ukraine ».

Le révélateur d’un business lucratif

« Cette crise met en lumière la misère des mères porteuses, victimes de la marchandisation des corps », souligne la députée. Une marchandisation qui « est totalement édulcorée par les agences spécialisées dans la gestation pour autrui », dénonce-t-elle. Elles « font passer leur démarche pour vertueuse, alors qu’elles ne sont là que pour faire de l’argent » (cf. Ukraine : sous les bombes, le scandale de la GPA).

Aujourd’hui le désir d’enfant doit être satisfait à tout prix. « Quelle est l’origine de cette intolérance à la frustration ? », interroge Anne Genetet. « Est-ce la responsabilité de l’État de faire en sorte à ce que chaque citoyen vive sur une Olympe, dans lequel il n’a ni froid, ni chaud, ni mal ? Je ne le crois pas. Je pense même que c’est un écueil. »

 

Sources : Marianne, Violaine Des Courières (15/03/2022) ; L’Obs avec AFP (16/03/2022)

Partager cet article

[supsystic-social-sharing id='1']

Synthèses de presse

Californie : les parents ne seront pas informés si leur enfant change de genre
/ Genre

Californie : les parents ne seront pas informés si leur enfant change de genre

Le gouverneur de Californie a signé une loi visant à interdire l'adoption de règles exigeant que les écoles informent les ...
Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie
/ Fin de vie

Stimulation cérébrale profonde : trois Espagnols renoncent à l’euthanasie

Trois personnes qui avaient demandé l'euthanasie ont changé d'avis après avoir reçu un traitement neurochirurgical expérimental visant à soulager la ...
Mexique : un 14e Etat dépénalise l’avortement
/ IVG-IMG

Mexique : un 14e Etat dépénalise l’avortement

Au Mexique, le Congrès de Puebla a approuvé la dépénalisation de l'avortement jusqu'à 12 semaines de grossesse. Cet Etat devient ...

Textes officiels

Fiches Pratiques

Bibliographie

Lettres