« GPA post-mortem » : une Australienne de 62 ans autorisée à faire prélever les spermatozoïdes de son défunt mari

Publié le 4 Jan, 2024

En Australie, une femme de 62 ans a reçu le feu vert de la justice pour faire prélever les spermatozoïdes de son défunt mari afin de concevoir un enfant.

L’homme, âgé de 61 ans, est « décédé subitement » au domicile du couple le matin du 17 décembre. Sa femme a plaidé sa cause devant la Cour suprême lors d’une audience « urgente » le lendemain soir.

Concevoir un enfant après en avoir perdu deux

Les deux enfants du couple ont trouvé la mort à l’âge adulte dans deux accidents distincts, en 2013 et 2019. La requérante a expliqué à la Cour que son mari et elle avaient envisagé d’avoir un autre enfant par GPA conçu avec les spermatozoïdes de son époux, et porté par une femme à l’étranger. Un « expert en fertilité » lui aurait confirmé que les gamètes de son mari pouvaient être utilisés dans le cadre d’une fécondation in vitro. Elle a en outre indiqué que sa cousine, « âgée d’une vingtaine d’années » et vivant aux Philippines, s’était portée volontaire pour être mère porteuse pour le couple.

La juge Fiona Seaward a autorisé la femme à faire prélever des spermatozoïdes sur son défunt mari. En rendant sa décision, elle a déclaré qu’elle n’avait « aucune raison de croire » que le défunt se serait opposé au prélèvement de tissu sur son corps après sa mort.

Un précédent

En Australie occidentale l’utilisation de cellules reproductrices après la mort est interdite. Toutefois, en 2018, une femme de Perth âgée de 42 ans avait obtenu de faire prélever les spermatozoïdes de son mari décédé et de transférer les gamètes congelés dans le Territoire de la Capitale australienne pour pratiquer une PMA.

Dans sa décision, la juge Seaward a regretté que l’hôpital n’ait pas autorisé le prélèvement sans décision de justice.

Le Gouvernement de l’Etat est en train de revoir la législation relative aux techniques de procréation médicalement assistée.

De « véritables défis éthiques »

Roger Hart, professeur de médecine reproductive à l’université d’Australie occidentale rappelle que ce type de pratique soulève de « véritables défis éthiques » (cf. PMA, GPA post-mortem : naître orphelin). « L’enfant ne connaîtra jamais son père ». En outre, les ovocytes utilisés devront être issus d’une donneuse.

A cela « s’ajoute le risque posé par l’utilisation de spermatozoïdes d’un homme plus âgé ». « Nous savons que les spermatozoïdes d’hommes plus âgés, qu’ils soient posthumes ou frais, présentent un taux plus élevé d’anomalies chromosomiques et de délétions, ce qui induit un risque plus élevé pour l’enfant à naître », explique le professeur.

 

Source : ABC (03/01/2023) – Photo : iStock

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